“Jurassic Park est un film avec des animaux”, la version du film culte du paléontologue Quentin Vautrin

“Jurassic Park est un film avec des animaux”, la version du film culte du paléontologue Quentin Vautrin
“Jurassic Park est un film avec des animaux”, la version du film culte du paléontologue Quentin Vautrin

l’essentiel
Le paléontologue Quentin Vautrin parlera samedi au cinéma Gramat de son métier et des films de la série “Jurassic Park”. Amusant et informatif.

Le Carrefour des sciences et des arts organise une soirée culte “Jurassic Park vu par un expert” le samedi 16 novembre au cinéma Gramat. Au menu : extraits de films, discours, quiz… Responsable, le paléontologue et conservateur de la réserve naturelle géologique du Lot, Quentin Vautrin. Entretien.

Pourquoi tu parles ce soir ?

J’ai commencé à travailler chez Carrefour avant d’arriver à la réserve, lors de mes études de paléontologie. Ce qui m’intéressait, c’est que cela combinait le côté scientifique et la culture populaire. Pourtant, grâce à la culture populaire, nous pouvons véhiculer de nombreuses informations scientifiques. Pour les dinosaures, il n’y a pas de meilleur vecteur que « Jurassic Park ». Et d’un point de vue personnel, c’était très amusant pour moi de parler d’un film qui m’a fait découvrir la paléontologie.

Est-ce que cela a déclenché votre vocation ?

Je l’ai vu quand j’étais petite et cela a déclenché ma passion pour les dinosaures.

Et à mesure que vous grandissez, votre point de vue est-il devenu plus critique ?

En fait… Et c’est justement ce qui m’a fait apprécier encore plus le premier : c’est un film avec des animaux. Steven Spielberg voulait montrer les dinosaures comme des animaux et non comme des monstres. J’ai pu voir tout le travail qui a été fait par Michael Crichton, Spielberg… Ils véhiculent beaucoup d’informations qui étaient auparavant des informations de niche.

Plus précisément sur le vélociraptor ?

Efficacement. Dans Jurassic Park, les dinosaures se comportent de manière réaliste. Bien sûr il y a des choses qui ont changé mais il faut faire un compromis entre le cinéma et la science.

Ces films suivent-ils l’évolution des connaissances scientifiques ?

La première intervient après une révolution sur les dinosaures, quand on comprend qu’ils sont proches des oiseaux. Les années 90, c’est l’époque où l’on se pose la question sur les plumes : en ont-ils ou pas ? Dans Jurassic Park, nous avons décidé de nous en passer. En 2024, nous leur mettrons quelques plumes. C’est vraiment un marqueur de l’époque.

Y a-t-il des choses qui vous dérangent dans ces films ?

Comment des dinosaures carnivores essaient de manger des humains alors qu’ils ont d’autres problèmes. Dans le dernier, par exemple, il y a un volcan qui explose et le dinosaure poursuit les humains alors qu’il devrait s’enfuir. Ce qui me dérange, c’est qu’on leur donne un comportement de monstre plutôt que d’animal… Ensuite il y a des erreurs et des problèmes de conception, mais ils sont mineurs. Par exemple, ils mettent constamment leurs poignets dans la mauvaise direction. Bon, entre paléontologues, on aime se plaindre mais, en réalité, c’est une porte d’entrée pour les enfants. Ils voient Jurassic Park puis vont voir des documentaires. Cela nous permet de toucher un grand nombre de personnes et peut-être de créer les paléontologues de demain.

Aimeriez-vous être à la place des scientifiques du film lorsqu’ils découvrent des dinosaures vivants ?

Évidemment ! Il n’y a pas de paléontologue qui n’aimerait pas être à sa place. C’est la magie de ce film.

Lire aussi :
« Jurassic Park », pop culture et paléontologie à l’Atelier

Samedi 16 novembre, de 15h à 16h30, au cinéma Atelier, Gramat. Gratuit. A partir de 10 ans. https://carrefour-sciences-arts.org/
 
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