C’est une équipe tout sourire qui est venue présenter Nous aurions dû aller en Grèce l’été dernier au festival Lama. Depuis, les avant-premières se succèdent, sur l’île comme sur le continent, avec, à chaque fois, un très bon accueil du public. “Les gens ont vraiment besoin de rire. Surtout en ces temps difficiles » a récemment confirmé le co-scénariste et acteur Pierre-Marie Mosconi.
Pourtant, s’il y en a un qui a un peu moins envie de rire, c’est bien Fabrice Ferchouli, directeur général de la maison de distribution indépendante Moonlight. En effet, après être sorti dans les salles insulaires le 6 novembre, le film est, depuis mercredi 13 novembre, distribué sur tout le continent, sur un réseau de 226 copies, soit autant de salles où il est projeté.
Si la répartition géographique n’est pas très surprenante, avec une forte concentration dans le sud, elle surprend à Paris intra-muros. Projets d’une seule pièce Nous aurions dû aller en Grèce : le Pathé Aquaboulevardun multiplex situé dans le 15ème arrondissement. “Et encore, grâce aux résultats des avant-premières, de la commercialisation qui accompagne le film et de la sortie anticipée en Corse, nous avons réussi à obtenir une dizaine d’écrans en périphérie parisienne. Nous avons corrigé la situation», explique Fabrice Ferchouli.
Plusieurs facteurs
En fait, dès le début, le film n’était même pas censé être projeté dans ces salles de banlieue parisienne. Le réalisateur de Moonlight y voit avant tout un problème de positionnement : «Les programmateurs voient le film comme une comédie régionale. C’est le public qu’ils visent, pas celui de Paris.» Une mésaventure qu’a vécu le film Bodin’s en Thaïlande en 2022. En deux semaines, il avait récolté 910 000 entrées, dont seulement 23 000 en Île-de-France. En fin de compte, le film a fait 1,6 million d’entrées : «Nous nous sommes tout de suite inscrits pour un tel voyage. De mémoire, Les Bodin a été projeté dans deux salles parisiennes. Là, on ressent un rejet encore plus fort envers notre film.“
Le distributeur aurait souhaité au moins deux salles supplémentaires : «J’aurais aimé voir le film à l’UGC des Halles et au Pathé Wepler par exemple.
Une autre raison évoquée était l’encombrement des sorties avec une vingtaine de films dont Gladiateur IIles nouveaux Claude Lelouch et Xavier Beauvois, Le Royaume de Julien Colonna ou encore une comédie avec Audrey Lamy. “Cela peut fonctionner mais presque chaque semaine, sauf en plein été, il y a des embouteillages. Au contraire, nous espérons bénéficier de ce marché fort et compétitif.»
Le directeur de Moonlight est convaincu que la position de sa société de distribution sur le marché a joué un rôle : “Sur existe depuis 3 ans. Nous ne sommes peut-être pas encore assez puissants pour nous imposer sur un tel marché« .
Sa déception est d’autant plus grande qu’il est convaincu que le film pourrait trouver son public à Paris auprès de l’importante diaspora vivant dans la capitale.
« C’est un film de bien-être et familial. C’est le public que nous vice”insiste Fabrice Ferchouli qui croit toujours à la mobilisation des spectateurs. En effet, si le film ne fait pas sensation à l’Aquaboulevard, il pourrait être projeté dans davantage de salles parisiennes à partir de mercredi prochain.