Première exposition personnelle | L’instant de vérité de Patrice L’Ecuyer

L’animateur populaire et discret dévoilera l’homme “incertain” qui se cache derrière son “image d’entreprise” dans Après seulement 32 ans d’absence sur scèneson premier spectacle comique solo. Rencontrez la vérité.


Publié à 1h13

Mis à jour à 6h00

Patrice L’Ecuyer s’en souvient comme si c’était hier. Une blessure aussi crue reste longtemps dans les mémoires. «J’avais 16 ans et j’étais avec ma copine, nous marchions dehors et elle m’a demandé ce que je voulais faire dans la vie. J’ai dit que j’aimerais être acteur. Et elle est tombée dans le banc de neige, elle riait tellement. Cela m’a fait tellement mal. J’avais mal. »

Fin de l’histoire ? « Elle m’a quitté trois jours plus tard. Je n’ai jamais su si c’était parce que je voulais être acteur… »

Ce qui n’a pas empêché Patrice L’Ecuyer de devenir Patrice L’Ecuyer, cet animateur dont la présence à la télévision de Radio-Canada est si constante depuis près de 35 ans qu’il semble plus approprié de le comparer à Semaine verte ou à Jour du Seigneur que n’importe lequel de ses collègues.

Comment oublier les proverbes de Confucius ? Comment oublier son trop candide Robert Bourassa Au revoir 1991 ? Comment oublier ses entrevues lumineuses et échevelées avec des clients difficiles comme Dédé Fortin, Kevin Parent ou Plume Latraverse chez L’écuyer, l’un des meilleurs talk-shows de l’histoire de notre petit écran ?

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PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE ARCHIVES

Dans les coulisses du talk-show L’écuyerun mars 2000

Que reste-t-il encore à accomplir à l’homme de 64 ans ? Depuis le spectacle d’Yvon Deschamps auquel il a assisté au Patriote de Sainte-Agathe alors qu’il était en sixième, L’Ecuyer n’a cessé d’être fasciné par ces artistes pour qui on vient, même s’ils sont seuls sur scène, avec un micro et un verre d’eau comme seuls partenaires.

“Et actuellement, ce n’est pas l’idée de faire le show qui m’intimide, c’est de savoir si le monde viendra me voir”, dit-il à propos deAprès seulement 32 ans d’absence sur scèneson premier solo de comédie et sa propre idée dont le rodage débutera en mai 2025.

Ce sera sa première tournée depuis Merci beaucoup ! (1993) et Jacques et Normand sans protection (1994), ses deux spectacles absurdo-burlesques créés avec Bernard Fortin.

«Je sais que les salles ne seront pas vides», explique-t-il, visiblement incrédule. “Mais j’ai peur que ça ne plaise pas aux gens.” » Il l’interrompt. « Je sais que ce que je vous dis ici est surprenant, mais c’est toujours vrai. »

Le vrai Patrice

Né à Jacques-Cartier (aujourd’hui englouti par Longueuil) d’un père vendeur, et non du comédien Guy L’Écuyer, comme on le croyait parfois, Patrice a longtemps pensé que le showbiz n’était pas pour les gens de son environnement, comme pour les fils et filles de. Mais pas au point de ne pas tenter votre chance quand même. Au lycée, en apprenant qu’Yvon Leroux (l’interprète de Bidou dans Les belles histoires des pays ci-dessus) habite à quelques rues de chez lui, l’adolescent se transforme en détective et le poursuit jusqu’à sa porte.

« J’ai suivi Bidou jusqu’à chez lui sur mon vélo à dix vitesses, raconte-t-il avec un plaisir palpable, j’ai frappé à sa porte, je lui ai dit que je voulais faire du théâtre, il m’a donné dix pièces à lire et la semaine suivante, quand je suis revenu et qu’il a commencé à me poser des questions, il a vu que j’avais tout lu, les pièces, que j’étais sérieux. »

C’est auprès d’Yvon Leroux qu’il apprend « le respect du métier », après avoir sollicité son aide pour préparer ses auditions dans les écoles de théâtre.

J’avais été un peu paresseux et il m’a tellement crié dessus. Depuis, j’ai toujours pensé qu’il y a peu d’élus dans notre profession et que la moindre des choses est de travailler.

Patrice L’Ecuyer, about his apprenticeship with Yvon Leroux

Co-écrit avec l’auteur Nicolas Lemay, avec qui il a collaboré au développement de ComediHa! galas, ce premier spectacle s’annonce comme un voyage essentiellement biographique, un accès rare à ce qui se passe derrière ces yeux bleus perçants et quel sourire immaculé.

« Quand les gens partiront, ils auront découvert qui est Patrice L’Ecuyer dans la vie. Et ils se rendront compte que ce n’est peut-être pas l’image corporate qu’ils avaient de moi. »

Conscient de sa chance

Patrice L’Ecuyer, clown triste proverbial ? “Non, pas triste”, répond celui qui a la réputation de remonter le moral de ses camarades avec ses anecdotes absurdes dès que le feu rouge s’éteint.

Surtout, je suis anxieux et peu sûr de moi. Mon hamster va toujours trop vite. Je vois des choses, je fais des liens qui n’existent pas. Les gens ne le savent pas parce que j’ai l’air confiant.

Patrice L’Ecuyer

L’animateur s’est longtemps inquiété de l’image qu’il projetait, confie-t-il, de ce que le public penserait de lui. “Quand j’ai fait la série Blanchej’ai arrêté Détecteurs de mensongequi marchait très fort. Ma peur était que j’arrive et que les gens disent : « Ah, regarde, c’est Confucius ! »

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PHOTOS ARCHIVES PRESSE

En 1990, aux commandes du jeu-questionnaire Détecteurs de mensonge

“Et vous voyez, avant, je n’aurais jamais osé m’affirmer et proposer qu’on fasse l’interview ici”, ajoute-t-il. Nous sommes en fin d’après-midi dans un bar à cocktails cosy de Saint-Henri, où L’Ecuyer a ses habitudes. « J’aurais dit à mon équipe de laisser le journaliste choisir le lieu. »

Cependant, il refuse de se plaindre du fait que sa riche vie d’animateur l’a empêché de réaliser ses aspirations d’acteur. Ne lui envoyez pas de fleurs pour le consoler. En tout cas, il n’avait pas la « force morale » pour supporter l’éternelle incertitude d’une carrière d’acteur au théâtre ou à la télévision. « C’est sûr que lorsque j’animais cinq émissions la même année à Radio-Canada, j’ai demandé aux patrons : vous ne pensez pas qu’ils vont être dégoûtés ? »

“Mais”, conclut-il avant de commander un boireparce que c’est le moment, j’ai vu trop de gens autour de moi avec des talents bien plus grands que les miens qui ont abandonné, qui ne font plus ce métier. C’est un métier implacable et impitoyable. Ma copine n’en peut plus, mais j’ai de la chance. »

Comme l’amant de ses 16 ans, Patrice L’Ecuyer éclate de rire. Puis nous régale de quelques anecdotes du showbiz qui ne sont pas écrites dans le journal, mais qu’il déballera peut-être sur scène.

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Après seulement 32 ans d'absence sur scène

Après seulement 32 ans d’absence sur scène

En opération à partir de mai 2025

 
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