Ce lundi 4 novembre sera décerné le roi des prix littéraires : le Goncourt. Créé en 1903, le prix était convoité car il permettait à son lauréat de percevoir un revenu de 5 000 francs à l’époque. Cette somme a été choisie car elle correspondait à deux années de salaire d’un fonctionnaire.
Le prix Goncourt a ensuite donné naissance à d’autres prix littéraires, et pas forcément pour les bonnes raisons. Il est accusé de misogynie dès la deuxième édition car le jury, composé de dix hommes, a élu le roman de Léon Frappié alors que le grand favori était une femme, Myriam Harry.
En signe de protestation, des collaboratrices d’un magazine féminin décident de créer un prix littéraire concurrent : le prix « Vie Heureuse » du nom de leur journal, devenu depuis le Prix Femina. Ce jury, exclusivement féminin, fera preuve de moins de sexisme puisque pour sa deuxième édition, il récompensera un homme, Romain Rolland.
Un autre prix né après une blague
Le Goncourt crée alors un autre concurrent. Cette fois, tout a commencé comme une plaisanterie. En 1925, les délibérations du jury Goncourt furent interminables et poussèrent les journalistes impatients à aller déjeuner ensemble. Entre la poire et le fromage, ils ont une idée : puisque le Goncourt est présenté par des écrivains, pourquoi eux, critiques littéraires, n’en feraient-ils pas autant ?
Idée validée à condition de réaliser un anti-Goncourt et de récompenser un livre drôle. Ils créent ainsi le prix Renaudotdu nom de Théophraste Renaudot, créateur de l’un des tout premiers journaux de France, la Gazette.
Le petit problème c’est la difficulté de trouver un livre qui colle à leur concept, c’est à dire un livre drôle. Ils finissent par choisir le sérieux d’un jeune auteur méconnu, Armand Lunel, pour lui donner un coup de pouce. Dès lors, ils ne peuvent plus revenir en arrière. Ce qui permettra à de grands auteurs comme Marcel Aymé, Louis-Ferdinand Céline, Louis Aragon or Georges Perec to receive the Renaudot. Pas mal pour un prix parti d’une blague.
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