Badr Tadlaoui
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12h21 – 28 octobre 2024
Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdel-ilah Benkiran, a invité l’ancien chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, à “Excusez-moi” pour avoir signé la décision de reprise des relations avec Israël, lors d’un discours prononcé lors du rassemblement organisé dans la ville de Casablanca. Pour lui, « Les frères de la résistance connaissent bien le PJD et toutes ses composantes. Ils savent communiquer avec Lui, ils savent qui les invite à ses réunions, ils savent qui les soutient matériellement et moralement. Même si le PJD n’a jamais été favorable à la reprise des relations avec Tel-Aviv et ne le sera jamais, nous nous en sommes excusés. Mais celui qui a vraiment besoin de s’excuser est le Dr Saad Eddine El Otmani, car il connaît les circonstances qui l’ont poussé à se comporter ainsi et il doit les lui expliquer.a tonné l’ancien chef du gouvernement.
Benkiran, en même temps, demanda “une mobilisation sur la place”Ce n’est pas la première fois que les commentaires de Benkiran révèlent une attitude ambivalente sur la question de la reprise des relations avec Israël. Malgré son opposition déclarée à cette décision, il reconnaît implicitement sa légitimité en demandant aux militants de son parti de ne pas se concentrer sur les politiques de l’État, citant « circonstances particulières ».
Il critique un ancien membre de l’entourage du PJD «dissonance cognitive» et les banques. «Plutôt que de rejeter totalement l’accord de 2020, Benkiran cherche à en déléguer la responsabilité à El Otmani, tout en cherchant à préserver la base idéologique du PJD. Cette stratégie lui permet de conserver le contrôle de la base militante en maintenant une ligne dure dans les relations avec Tel-Aviv, tout en conservant une certaine flexibilité face aux impératifs de l’État marocain.a-t-il confié.
De plus, il le remarque « Benkirane veut concilier des attentes contradictoires. Il se présente à la fois comme un défenseur des valeurs du PJD et un observateur pragmatique qui comprend les contraintes diplomatiques de l’État. En demandant des explications à El Otmani, Benkiran mobilise une stratégie de redistribution des responsabilités, où il se distancie subtilement des choix de son successeur tout en maintenant un rapport fonctionnel avec l’État. Il met cependant en garde contre une approche populiste « où la volonté populaire est présentée à tort comme un contrepoids aux politiques souveraines. »