“Ce qui caractérise une photo, c’est le millième de seconde qui fixe un instant”

“Ce qui caractérise une photo, c’est le millième de seconde qui fixe un instant”
“Ce qui caractérise une photo, c’est le millième de seconde qui fixe un instant”

Marin Karmitz est l’un des producteurs majeurs du cinéma français. Il a marqué le cinéma français de son empreinte, en étant à la fois réalisateur et producteur – il a produit plus de 100 films, de Claude Chabrol, Christophe Kieślowski, Michael Haneke et Olivier Assayas. Lui qui a consacré sa vie aux images en mouvement est aussi un grand collectionneur d’images fixes.

Un grand collectionneur de photos

Le musée Beaubourg lui a donné l’année dernière l’occasion d’exposer ses photos sur 1 200 mètres carrés, certains disent que cette exposition était son ultime film. “Oui, puisque je considérais que le décor que me proposait Beaubourg, soit 1 200 mètres carrés, ressemblait à un décor de cinéma et qu’il fallait inventer une histoire, mais pas avec des acteurs, pas avec des mots, mais cette fois avec des mots muets. , des images muettes qui étaient des photos.

Parlant de sa collection, Marin Karmitz pense qu’il ne faut pas idolâtrer les choses, mais idolâtrer les images. “Au contraire, il faut les remettre en question. Il faut donc qu’il y ait quelqu’un, une personne humaine, une personne pour intervenir, interpréter et reparler de ces images. Il doit y avoir un filtre. Il faut leur donner vie.

Le Pogrom et l’exil en France

Le producteur est au centre d’un film de Romain Goupil, « Souviens-toi du futur », une conversation et un portrait intimiste autour de «une vie romantique, une vie d’aventure et une vie d’engagement“, for Léa Salamé.

Marin Karmitz est né le 7 octobre 1938 en Roumanie. En ce jour de mémoire, un an après les événements du 7 octobre 2023 en Israël, c’est un anniversaire qu’il lui est impossible de célébrer aujourd’hui. Il raconte le début du pogrom qu’il a vécu en 1941, lorsque des fascistes sont arrivés chez lui pour retrouver son père et son oncle en vue de les éliminer. Les hommes étant déjà partis, ils ont ainsi échappé à leurs assassins, lui et sa mère ont ensuite été terrorisés pendant 3 jours, un pistolet pointé sur la tempe. Marin Karmitz en fait encore des cauchemars. Il observe que sa révolte contre l’oppression est née de cet événement.

Autre moment charnière de sa vie, où la France devient sa patrie : fuyant la Roumanie en bateau avec sa famille en 1947 depuis Constanta, les passagers juifs parcourent toute la Méditerranée, les différents pays les uns après les autres refusant d’accueillir ces réfugiés, d’Istanbul à Naples. , jusqu’à cette dernière escale à Marseille. Où son grand-père leur disait de sauter à l’eau si on leur refusait à nouveau un abri. Un risque inutile à prendre, et la France qui a accepté ces gens est aujourd’hui plus qu’un pays à ses yeux.

La suite, sur la photographie ou la vie de Marin Karmitz peut être écoutée ici…

Pour aller plus loin :

Le film “Remember the Future” de Romain Goupil sortira le 23 octobre.
La biographie Marin Karmitz, une autre histoire du cinéma de Antoine de Baecque publié chez Flammarion le 25 septembre
A l’occasion des 50 ans de MK2, une rétrospective a lieu à la Cinémathèque Française jusqu’au 12 octobre
Au Festival Lumière de Lyon, hommage à Marin Karmitz les 13 et 14 octobre (expositions, rétrospective…).

 
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