Des dizaines de milliers de personnes ont suivi son « cher journal » sur ses réseaux sociaux ces derniers mois. Geneviève Everell, cette femme que l’on a vue briller par ses créations culinaires et son énergie de feu, est également devenue un modèle de résilience.
Ayant déjà traversé de lourdes épreuves dans son enfance, elle a été confrontée au verdict : à la veille de donner naissance à son deuxième enfant, on lui a diagnostiqué un cancer du sein agressif. Le jour de notre rencontre a coïncidé avec l’annonce de sa rémission. J’avais devant moi la femme qui représente l’espoir. Elle est connue depuis un mois. « Il a été plus difficile d’assimiler la nouvelle de ma guérison que celle de la maladie. Vraiment, docteur, c’est fini ? Geneviève n’a jamais perdu de vue ce qui lui tient à cœur : la cuisine. Nous ne parlons pas seulement de la cuisine en tant que métier, mais aussi d’une passion qui l’anime et qui lui a permis de traverser de nombreuses tempêtes.
PHOTO FOURNIE PAR ALEXANDRA DIAZ
Un test public
Elle aurait pu choisir de se retirer de la vie publique pour mieux se reposer, Geneviève a fait ce que ferait toute bonne cuisinière : elle a pris les ingrédients de sa vie, même les plus amers, et les a utilisés pour dédramatiser et accueillir le soutien de sa communauté. Elle a découvert qu’elle avait un cancer du sein quelques jours seulement avant d’accoucher. Une épreuve inimaginable pour quiconque. Accueillir une nouvelle vie tout en faisant face à une maladie qui bouleverse la sienne… Pourtant, c’est ce mélange d’émotions extrêmes qui a poussé Geneviève à accepter l’ouragan au jour le jour. Huit mois plus tard, elle peut dire avec un immense soulagement qu’elle a bien réagi au traitement et qu’elle est désormais guérie. Son énergie, sa force intérieure et son amour pour sa famille et son équipe de travail l’ont guidée tout au long de ce parcours.
Geneviève est l’âme de Miss Sushi at home, une entreprise qui offre des services de sushi à domicile, des franchisés qui prospèrent dans leurs régions respectives et des produits d’épicerie qui permettent aux gens de déguster ses créations dans le confort de leur foyer. Son empire culinaire s’est taillé une place de choix dans le cœur des Québécois. Lentement mais sûrement, elle souhaite renouer avec ses franchisés et ses employés. L’humanité, l’attention, le soutien au sein de son entreprise lui manquaient.
PHOTO FOURNIE PAR ALEXANDRA DIAZ
Congé de maternité non planifié
Au départ, elle n’avait pas envisagé d’arrêter plus d’un mois après son accouchement, prévoyant de retourner rapidement au travail. Cet arrêt très imprévu, provoqué par la maladie, lui a permis d’être auprès de son nouveau-né. «Je ne l’aurais pas autant vue», dit-elle à propos de sa fille, les yeux pleins d’étoiles. Elle a pu passer de précieux moments avec son fils et son chum, le comédien Nicholas Lavoie, qui devait rester avec le petit.
Une équipe solide comme base
Ce qui frappe chez Geneviève, c’est sa capacité à accepter les défis avec une force tranquille. Plutôt que de céder à la peur et à la panique, elle a fait confiance à ses équipes. Elle a pu bénéficier d’une tranquillité d’esprit pendant ses mois de traitement, grâce à une équipe forte et solide. Depuis des années, Geneviève prend soin de ses employés en s’assurant qu’ils se sentent valorisés et soutenus. Son empire n’a pas été ébranlé, grâce à cette fondation qu’elle a patiemment bâtie dans une culture de respect et de collaboration.
« Tout s’est bien passé, tout est toujours réglé à l’avance, je ne me souciais de rien, raconte Geneviève. Cette force collective a permis à Miss Sushi de continuer à s’épanouir malgré son absence physique sur le terrain.
Entreprendre, même dans l’adversité
Aujourd’hui, Geneviève est de retour, splendide en couverture du magazine Clin d’œil édition rose, elle lance prochainement un nouveau livre de recettes et un documentaire, Maman est maladeafin que les personnes atteintes de cancer ne se sentent pas seules. Son activité, loin de ralentir, a continué de croître pendant sa rémission, et elle a de nouvelles idées en tête. Même à la retraite, son esprit créatif ne s’est jamais démenti. «Quand l’inspiration me vient, j’ai hâte qu’elle passe», dit-elle en riant, se souvenant d’avoir créé des recettes dans les moments les plus inattendus, comme lorsqu’elle prenait un bain en plein traitement de chimiothérapie. .
La prise de conscience la plus frappante pour elle au cours de cette période a été l’impact du stress. Elle raconte comment le stress, omniprésent dans sa vie de femme d’affaires, a probablement joué, selon elle, un rôle dans le développement de sa maladie. Désormais guérie, elle s’engage à mieux gérer son énergie.
Tant qu’il y aura de la passion et un esprit créatif, Geneviève continuera d’illuminer la scène culinaire québécoise. Elle inspire non seulement ceux qui la suivent dans le monde de la gastronomie, mais aussi tous ceux qui veulent profiter de la vie, même parsemée de défis.
