accompagner un proche au quotidien et prendre du temps pour soi, un défi comme le démontre ce Réunionnais

accompagner un proche au quotidien et prendre du temps pour soi, un défi comme le démontre ce Réunionnais
accompagner un proche au quotidien et prendre du temps pour soi, un défi comme le démontre ce Réunionnais

Aider n’exclut pas le besoin d’être aidé. Ainsi, celles qui soutiennent chaque jour des proches malades ou qui perdent, mettant de côté leur vie personnelle et professionnelle, sont à l’honneur d’une journée nationale ce dimanche 6 octobre 2024. Nasheman, soignante de son mari, en témoigne.

Ils accompagnent chaque jour un proche en perte d’autonomie, malade, âgé ou handicapé, dans les activités du quotidien, parallèlement à sa vie professionnelle et personnelle. Selon les chiffres nationaux, un Français sur cinq est soignant ; à La Réunion, ils sont près de 50 000.

C’est afin de leur donner plus de visibilité, mais aussi de leur présenter les différents dispositifs d’aide existants, que la Journée nationale des aidants est organisée depuis une quinzaine d’années. Ce dimanche 6 octobre 2024, les acteurs du secteur se mobilisent lors d’une journée d’animation et d’information, sur la place du Rotary à Saint-Pierre.

Si leur soutien est bénéfique pour permettre aux personnes de rester chez elles, il représente également une lourde charge mentale à supporter. De nombreuses personnes ont dû mettre de côté, totalement ou partiellement, leur travail ainsi que leurs loisirs ou leur vie sociale.

C’est le cas de Nasheman qui a dû arrêter de travailler pendant sept ans pour s’occuper de son mari, atteint de la maladie d’Alzheimer. Elle était presque à l’âge de la retraite, mais elle aurait pu continuer son travail d’orthophoniste. Mais elle a choisi de devenir aide-soignante, et a quitté la métropole pour rejoindre La Réunion où vivent les membres de sa famille. Elle suit les conseils des neurologues, qui lui font comprendre qu’elle aura besoin d’aide dans les années à venir.

Depuis, Nasheman s’occupe de son mari Jakioudine du matin au soir. “Il faut tout faire, il a perdu toute autonomie. Vous devez l’aider à se laver, à manger, à se déplacer, à s’occuper de tout pour assurer son bien-être.», décrit-elle.

« C’est tous les jours, tout le temps, du lever au coucher. C’est lourd à supporter, on se retrouve à tout gérer seul. Dans cette maladie, on se débrouille seul, on n’a pas forcément le mode d’emploi, surtout au stade avancé de la maladie.

Nasheman, assistante de son mari

Au-delà de sa carrière qu’elle a dû écourter, sa vie sociale a aussi souffert de la situation. “On s’isole, parce qu’à mesure que la maladie progresse, les gens ne communiquent plus, on devient un peu inintéressant pour les autres, je suppose.», note Nasheman.

Heureusement, l’aide-soignante a pu profiter du soutien apporté par les associations réunionnaises, notamment France Alzheimer, pour surmonter ce nouveau quotidien qui peut s’avérer épuisant. Cela implique d’apprendre à prendre des pauses et ainsi à faire face à la pression quotidienne associée au rôle d’aidant.

« L’association France Alzheimer m’a beaucoup aidé à mon arrivée à La Réunion et m’a montré les différentes étapes que j’allais traverser. J’ai trouvé l’aide de psychologues, de groupes de soutien et de professionnels du bien-être qui nous apprennent à prendre du temps pour nous, et c’est très important”

Nasheman, assistante de son mari

Aujourd’hui, ces groupes de soutien et ces psychologues sont devenus pour elle une deuxième famille, un soutien avec qui ils peuvent échanger sur leurs expériences respectives. Elle invite également les autres soignants à solliciter l’aide des associations. Nasheman a utilisé ces outils pour améliorer sa vie quotidienne et, au fil des années, a pu soulager son fardeau mental.

“Il faut se rapprocher des associations, elles nous aident et nous redirigent, c’est un soutien énorme”

Nasheman, aide-soignante de son mari atteint de la maladie d’Alzheimer

C’est très difficile de prendre soin de soi, j’ai mis trois ans pour y arriver», souffle-t-elle. Aujourd’hui, elle a pu trouver une aide à domicile qui lui permet de prendre quelques pauses, pour «faire un peu de gymnastique, sortir, voir des amis, aller au cinéma« .

Une aide à domicile bénéfique, puisque les solutions de répit qui existent n’accueillent que des personnes bénéficiant encore d’un peu d’autonomie, souligne Nasheman. Quant à l’accueil temporaire, elle affirme n’en avoir trouvé aucun, malgré plusieurs années de recherches. “Nous n’avons pas le choix», conclut l’aide-soignante, qui refuse de placer son mari dans un EHPAD tant qu’il peut rester dans son milieu familial.

Pour ceux qui aident un membre de leur famille au quotidien et qui recherchent des informations, ou simplement des échanges avec d’autres soignants, une journée entière leur est ouverte ce dimanche 6 octobre de 8h à 17h à Saint-Rock.

 
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