« Jane par Charlotte » sur Arte. Une ode à Jane Birkin filmée par sa fille, Charlotte Gainsbourg

« Jane par Charlotte » sur Arte. Une ode à Jane Birkin filmée par sa fille, Charlotte Gainsbourg
« Jane par Charlotte » sur Arte. Une ode à Jane Birkin filmée par sa fille, Charlotte Gainsbourg

Sorti et projeté au Festival de Cannes en 2021 – deux ans avant la mort de Jane Birkin le 16 juillet 2023 – le documentaire « Jane by Charlotte » réalisé par Charlotte Gainsbourg nous fait entrer dans la vie de son icône, sa mère. “Mon idée est de te regarder comme je n’ai jamais osé te regarder” Charlotte lui explique Jane. Alors, elle la filme pendant des mois, et lui pose toutes les questions qu’elle a toujours voulu poser avant qu’il ne soit trop tard. Charlotte fait ce film avant tout pour elle. Et cela prend tout son sens aujourd’hui, maintenant que « l’ex-fan des années soixante » l’a quitté.

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Jane et Charlotte face à face

Comment surmonter la pudeur qui s’est développée au fil du temps entre une mère et sa fille ? Au fil des images, Jane se dévoile sous les yeux de Charlotte. On découvre une femme d’une grande sensibilité et d’une confiance presque aveugle dans la vie. Elle parle de sa solitude croissante, l’amenant parfois à regarder le plafond de sa chambre pendant des heures ; sa prise quotidienne de somnifères, chaque nuit terrifiée à l’idée de s’endormir ; et avec plus de légèreté, son corps, sa peau qui vieillit en comparant son visage à un « genou d’éléphant ». Mais elle te dira que ça lui suffit « enlever ses lunettes pour que tout devienne flou » et ainsi ne plus voir ses rides. 

Un passé comme immobilisé

Appareil photo à la main, Charlotte parcourt la vie de Jane où les souvenirs s’amoncellent, de la même manière que les objets s’accumulent dans sa maison du Pays des Abers dans le Finistère. Une vieille balançoire décrépite au fond du jardin, un barbecue rouillé offert par Serge Gainsbourg qui se perd dans les herbes hautes. Elle aime “des choses qui ne bougent pas”. Au 5 bis rue de Verneuil à Paris, la maison Gainsbourg semble elle aussi s’être arrêtée dans le temps. Les deux femmes s’y retrouvent pour la première fois depuis trente ans, et arpentent les couloirs comme dans un rêve lointain. Les morts que porte Jane finissent par côtoyer les vivants : « On parle de morts, bien plus que de vivants ». Les fantômes de Kate Barry – sa fille aînée est décédée subitement en 2013 – et de Serge Gainsbourg occupent continuellement leurs conversations. Comme si Jane n’avait jamais voulu les exclure.

Cette capsule intemporelle ne nous laisse pas indifférent. Un an après sa disparition, la Britannique préférée des Français continue de nous fasciner. Sa personnalité, ses films (La piscine, Explosion) et sa musique (Je t’aime… moi non plus, Jeanne B., ex-fan des années 60) a construit le mythe qu’elle représente encore aujourd’hui et que Charlotte Gainsbourg nous propose de voir une dernière fois dans ce documentaire. « J’ai donné naissance à trois personnes qui vont mourir, et alors, je te mets en orbite et après on ressort ? » dit Jane à la fin du film. Jane Birkin s’est échappée, mais ses satellites continuent de tourner.

jusqu’à22h35.

 
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