« Mais pourquoi encore écrire ? À ton âge, tu devrais lâcher prise, non ? C’est ainsi que commence le dernier livre de Jean-Pierre Messerschmitt, « Lâcher prise ? ».
C’est une vraie question que se pose l’auteur. Devons-nous, devons-nous, pouvons-nous lâcher prise face au déclin de l’Occident ? Alors écrire… Pour transmettre ? N’oubliez pas ? On suit, à travers les joutes verbales qu’adorent les deux amis, leurs pensées et leurs vérités, dont certaines frappent fort là où ça fait mal. Des questions – « A quoi bon faire campagne pour l’Europe ? », aux affirmations – « L’homme est le premier des prédateurs », l’auteur dresse un véritable réquisitoire contre les guerres et ceux qui en profitent. Il fustige les décideurs et influenceurs « qui font appel à des spécialistes choisis par eux-mêmes ». Qualifiant même « ce nouveau président » (jamais évoqué) d’amuseur public, « fier de pouvoir laisser sa marque impériale dans chaque capitale ».
Nous sortons de ce livre de 80 pages, perturbés et conscients qu’un monde meilleur n’est pas pour demain. Nino Ferrer, qui qualifiait cet état de « désillusion », n’y a pas survécu.
“Let go?”, by Jean-Pierre Messerschmitt, from Les Impliqués publishers. €12.