Les Liens d’Espoir pédalent sur les routes de La Réunion contre l’alcoolisme et les addictions

Sortir de ses addictions, c’est possible : c’est le message de prévention diffusé dans toute l’île par les Liens d’Espoir, qui ont bouclé ce dimanche leur tour de La Réunion à vélo.

Le sport peut être un sérieux atout pour vaincre une addiction. C’est dans cet esprit que l’association Les Maillons de l’Espoir a enfourché jeudi son vélo pour entamer son traditionnel tour de l’île de plus de 250km.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Les Links of Hope ont terminé ce dimanche leur tour de l’île à vélo, toujours en sensibilisant contre les addictions

Pour Jean-Claude Fanchin, le président des Liens d’Espoir, ce mois de «Janvier sans alcool” ou « Janvier sec» était idéal pour organiser cette action qui en était à sa 12ème édition. L’association lutte depuis plusieurs années contre les addictions, dont l’alcoolisme.

« Au-delà du défi sportif, c’est un défi sanitaire, surtout en ce mois sans alcool. Nous voulons amener les gens à arrêter de boire, pendant un jour, deux jours, peut-être pendant un mois, et peut-être toute l’année 2025. »

Jean-Claude Fanchin, président de Liens d’Espoir

Une trentaine de participants ont souhaité relever ce défi en quatre étapes, en passant par l’Etang-Salé, Saint-Joseph, ou encore Sainte-Suzanne et aujourd’hui Saint-Denis. Aujourd’hui, ils ont été rejoints par plusieurs dizaines d’autres participants pour la dernière étape du périple entre Sainte-Suzanne et Saint-Denis.

Liens de la visite à vélo de Hope Island

©Géraldine Blandin

Nous avons rencontré 200 à 300 personnes sur les routes», souligne Jean-Claude Fanchin. Ce sont autant de moments de prise de conscience privilégiés, et qui ont pu déclencher quelque chose chez certaines personnes.

Dès que les gens viennent à l’association, ils arrêtent de boire. Aujourd’hui, rares sont ceux qui boivent encore dans l’association.», assure Nicol Calimoutou, le trésorier de l’association, abstinent depuis 15 ans.

Il est fier d’avoir réussi à reprendre le contrôle de sa vie et à vaincre la maladie de l’alcoolisme, après avoir perdu «femmes, enfants, travail« Il aura fallu qu’il »5 ou 6 cures», à chaque fois avec des rechutes, reprenant finalement la boisson.

Il raconte.

« Mon dernier traitement remonte à 2006. J’étais dans la rue quand je suis parti, j’ai eu un accident de voiture, j’ai perdu mon travail. J’ai rencontré une assistante sociale qui m’a aidé à trouver un appartement, et à partir de là j’ai progressé, et maintenant je suis en CDI. Aujourd’hui je suis fière de moi car à la maison j’ai de l’alcool et ça ne me dérange plus.

Nicol Calimoutou, trésorier de l’association et ancien patient alcoolique


Liens de la visite à vélo de Hope Island

©Willy Thévenin

Mais vaincre de tels démons ne peut se faire seul, précise Nicol. “C’est compliqué de pouvoir se passer d’alcool. il faut de la patience, de l’écoute, des gens autour de soi qui comprennent que c’est une maladie. Ce n’est pas évident», convient-il.

D’où l’importance pour lui de s’impliquer dans une association qui soutient les personnes souffrant d’addiction et les aide à s’évader par le sport. Un sport salvateur lorsqu’il parvient à occuper l’esprit et à devenir des moments de partage avec d’autres.

Lors des balades à vélo, nous partons d’ici jusqu’à Cilaos : pour un alcoolique c’est un exploit. Cela prouve que lorsqu’on arrête de boire, tout peut arriver.», sourit Nicol Calimoutou.

« Si j’ai réussi, d’autres le pourront. On ne peut pas s’arrêter du jour au lendemain, mais petit à petit, l’oiseau fait son nid”

Nicol Calimoutou, trésorier des Liens de l’Espoir et ancien alcoolique

A 29 ans, après une dizaine d’années de «problème d’alcool», Sandra Luero a croisé la route des Liens d’Espoir, grâce à qui il espère tenir le coup.

Dans le sport, j’oublie un peu l’habitude que j’avais de boire. Avant c’était tous les jours, puis j’ai découvert les Links, c’était de temps en temps. Pendant les vacances j’ai bu, et maintenant j’essaye de passer le mois sans alcool», confie-t-il.

Le jeune homme avance pas à pas. Le premier objectif sera qu’il termine le «Janvier sec», bien entouré des autres membres des Liens de l’Espoir qui proposent des randonnées pédestres ou cyclistes toute l’année.

«J’étais accro à l’alcool. Aujourd’hui j’ai énormément réduit ma consommation et maintenant je suis en bonne voie d’arrêter, j’espère ne pas recommencer”


Liens de la visite à vélo de Hope Island

©Willy Thévenin
 
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