L’année 2024 a été marquée par quelques progrès pour le cyclotourisme en Europe, portés par l’ECF (Fédération européenne des cyclistes) et son réseau EuroVelo. Libération de données GPX pour les itinéraires, reconnaissance politique du cyclotourisme comme pilier stratégique, ou encore projets d’itinéraires transnationaux. Des évolutions qui ouvrent la voie à l’évolution des pratiques, devenues plus accessibles et mieux organisées.
Les itinéraires EuroVelo en Open Data : le cyclotourisme connecté
Si la carte routière papier a son charme, nous vivons dans un monde où chaque trajet est de plus en plus préparé avec des cartes interactives et des applications GPS. Ça tombe bien, EuroVelo a mis à disposition ses itinéraires sous licence Open Database (ODbL). Concrètement, cela signifie que les utilisateurs peuvent librement partager, adapter et utiliser les fichiers GPX, à condition d’en attribuer la source. Une source de données importantes, tant pour les cyclistes avertis que pour les développeurs d’applications et autres planificateurs d’itinéraires.
Une préparation facilitée pour les cyclotouristes
Les itinéraires EuroVelo au format GPX sont disponibles sur EuroVelo.com depuis 2022. Selon l’organisation, leur popularité ne cesse de croître : 340 800 téléchargements rien qu’en 2023. Avec cette ouverture des données, les cartes EuroVelo pourront s’intégrer plus facilement aux plateformes tierces comme Komoot, Ride with GPS ou OpenStreetMap. EuroVelo.com reste cependant la source officielle des dernières mises à jour.
Le cyclotourisme à l’agenda européen : une reconnaissance historique
Le 3 avril 2024, l’Union européenne a adopté la Déclaration européenne sur le vélo. Pour la première fois, le vélo – et notamment le cyclotourisme – est considéré comme un levier stratégique pour une mobilité durable et un tourisme plus responsable. Un chapitre entier est également consacré à « Multimodalité et cyclotourisme ».
A cette reconnaissance politique européenne s’ajoute une validation internationale. En septembre, la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) a adopté un guide de référence pour le développement des réseaux cyclables. Un document élaboré avec la participation de la Fédération Européenne des Cyclistes. L’EuroVelo devient une épine dorsale des pistes cyclables européennes.
Pourquoi est-ce important ? Car cette reconnaissance ouvre la voie à une meilleure coordination entre les pays européens mais aussi et surtout à des financements. Pour les cyclotouristes, cela devrait se traduire par des routes mieux entretenues, plus sûres et mieux balisées.
Projets EuroVelo : ICTr-CE et Baltic Biking UPGRADE
Si les itinéraires EuroVelo attirent chaque année de plus en plus de cyclotouristes, c’est aussi grâce aux nombreux projets transnationaux qui les font évoluer. En 2024, deux initiatives européennes continuent de transformer le cyclotourisme : ICTr-CE et Baltic Biking UPGRADE. Qu’ont-ils en commun ? Allier innovation, cyclotourisme et dynamisme économique local.
Le projet ICTr-CE se concentre sur l’EuroVelo 13, le célèbre Sentier du rideau de fer (la piste cyclable du Rideau de Fer). Le projet vise à accompagner les petites entreprises locales dans leur transition verte et numérique. En impliquant des partenaires de neuf pays, il permet de développer des modèles économiques innovants pour valoriser l’itinéraire tout en aidant les territoires à s’adapter aux besoins des cyclotouristes.
Campagne promotionnelle et hébergements adaptés aux vélos
De son côté, le projet Baltic Biking UPGRADE se concentre sur l’itinéraire EuroVelo 10, celui de la mer Baltique. L’objectif ? Améliorer l’offre cyclable et renforcer la gestion de l’itinéraire sur sa partie sud (Pologne, Lituanie, Suède, Danemark et Allemagne). Cela passe par la création d’infrastructures adaptées, d’hébergements adaptés aux vélos et de campagnes promotionnelles ciblées.
Parallèlement, les partenariats pour l’EuroVelo 8 (Méditerranée) et l’EuroVelo 15 (Rhin) ont été renouvelés jusqu’en 2026. Une bonne véloroute est avant tout un lien entre les territoires, les cultures et les hommes (et les femmes). Ces collaborations transfrontalières témoignent d’une volonté d’améliorer la qualité des itinéraires et de redynamiser les territoires traversés. De quoi donner envie de découvrir l’Europe au printemps prochain, à vélo bien sûr.
Crédits photo (image en vedette) : Cyclingshoots – Stefano Colombo.
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