Tom Derache n’a pas fait le déplacement à Granges pour rien. Mi-décembre en Suisse, il remporte le tournoi de keirin et le tournoi de vitesse individuel. Il n’avait cependant plus couru depuis fin juin et le Grand Prix de Gand puisqu’il n’était pas sélectionné pour les JO de Paris. “L’objectif était de marquer des points UCI pour pouvoir participer aux Coupes du Monde», dit-il à DirectVélo. Premier objectif réussi puisqu’avec ses deux victoires dans un Grand Prix de Classe 1, il cumule 400 points et à partir du 1er janvier, l’UCI réunira les classements vitesse et keirin en un seul où 500 points seront exigés. pour ouvrir la porte à la Coupe des Nations (lire ici). Au Grand Prix des Granges, la tradition est de couronner les vainqueurs avec un chapeau de cowboy. Le sociétaire du VC Roubaix Lille Métropole a quitté la Suisse avec deux chapeaux de cowboy.
Le coureur de 25 ans a vécu une saison 2024 particulière. “J’ai très, très peu couru car je ne faisais pas partie de l’équipe olympique de vitesse.», indique celui qui est toujours double Champion de France, en keirin et en kilomètre. Privé de compétition, il a dû se concentrer sur son entraînement. “Ce n’était pas facile. Il y a eu pas mal de changements parmi les entraîneurs. J’ai pris le temps de respirer cet été. J’en ai profité pour travailler tardivement mes cours. Je suis des cours à distance à l’EDHEC, une école de commerce“Mais depuis deux mois, Tom Derache sent des changements dans l’équipe de France de sprint.”Il y a une bonne dynamique à Saint-Quentin, j’y suis tous les jours et l’envie de faire du vélo est là», insiste-t-il. Il est entraîné par Alexandre Prudhomme, entraîneur provisoire jusqu’à la fin de l’année, Anthony Barré et Antoine Saint-Cricq. “On nous avait donné le choix de rester définitivement dans la structure ou de nous préparer ailleurs, mais j’ai choisi de rester« .
« J’AI FAIT DIX SPRINTS »
A Granges, le keirin ouvre le programme Champion de France dans la spécialité. Tom Derache a tellement faim de compétition qu’il l’a fait »le premier tour de bloc. Quand on n’a pas couru depuis longtemps, la difficulté est de se jauger», explique-t-il. Il est tellement complet que sa série est la plus rapide au premier tour, et il est toujours la plus rapide en demi-finale. “Après le premier sprint, on voit où on en est par rapport aux adversaires« . En finale, au tirage, effectué avec des cartes UNO, il en tire 1. »J’ai trouvé l’ouverture au bon moment« . Il fait briller son maillot bleu-blanc-rouge et enfile son premier chapeau de cowboy.
Le lendemain, c’est l’heure du «une longue journée de speed, j’ai fait dix sprints», compte le Nordiste. Il ne s’est pas rendu la tâche facile avec deux bons, un en demi-finale et un en finale après avoir été déclassé pour être entré dans le couloir des sprinteurs occupé par son adversaire Luca Spiegel. “J’ai commis des erreurs liées à la longue absence des compétitions mais c’est le bon moment pour les commettre. Ce sont des erreurs que j’espère ne pas commettre pendant le reste de la saison.« . Son adversaire allemand, champion d’Europe de vitesse espoir, a participé aux JO où il a terminé 9ème au keirin.
VOYAGE À SES FRAIS
Pour se rendre en Suisse, Tom Derache était accompagné de son frère et portait le maillot rose du VC Roubaix Lille-Métropole qui le soutient depuis trois ans. “Cette année, je n’ai pas couru une seule fois sous le maillot de l’équipe de France« C’est donc à ses frais qu’il se déplace sur les compétitions. Mais son absence en équipe de France, malgré ses titres de Champion de France, l’a placé dans un cercle vicieux.N’ayant pas participé aux Championnats Internationaux cette année olympique, j’ai été rayé des listes des athlètes de haut niveau.« . Il perd donc une partie des aides financières qu’il recevait jusqu’à présent, au moment où la DTN encourage fortement les sprinteurs français à aller courir les Grands Prix (lire les critères de sélection). Pour participer, le gagnant de Granges ne doit pas être fauché et doit donc trouver des partenaires privés.
Avec ses nouveaux critères de sélection, la participation aux épreuves sprint du Championnat de France est obligatoire pour pouvoir espérer une sélection en équipe de France. Tom Derache fait rendez-vous à Loudéac »un objectif passager. Dans mon cas, il faut à tout prix performer au Championnat de France pour aller au Championnat d’Europe et ensuite performer au Championnat d’Europe pour aller au Championnat du Monde.« . Du 3 au 5 janvier, il aura donc deux titres à défendre (keirin et kilomètre).et un troisième à aller chercher« . La motivation est là.