Championne du monde junior en 2023, Julie Bego était très attendue cette année pour ses débuts professionnels. Le sociétaire Cofidis a répondu présent en obtenant des résultats tout au long de la saison (voir sa fiche DirectVelo). La Savoyarde de 19 ans, qui débutera sa saison de cyclo-cross ce week-end, revient pour DirectVelo sur son exercice 2024 et évoque les points qu’il compte travailler en formation pour franchir une nouvelle étape.
DirectVelo : Quel bilan tirez-vous de votre saison 2024 ?
Julie Bego : Pour une première saison professionnelle, ce n’était pas trop mal même si j’ai quelques regrets. Tactiquement, j’ai commis beaucoup d’erreurs sur certaines courses mais cela m’a permis d’apprendre et de ne pas en refaire plus tard. J’ai appris à être plus patient. En sortant des rangs Juniors, j’avais tendance à toujours attaquer et à faire beaucoup mais le niveau est plus élevé chez les pros, et si j’en fais trop au début, je n’y suis pas à la fin. J’ai dû apprendre à épargner davantage. Parmi les regrets, il y a le Giro où, malade, j’ai dû abandonner. C’était évidemment une petite déception car je voulais bien faire pour mon premier Grand Tour.
« JE NE POUVAIS PAS CHOISIR »
Pour un pro de première année, vous avez fait pas mal de choses au printemps.
J’ai fait un peu trop de shopping à un moment donné. J’ai suivi le Grésivaudan, le Tour de Catalogne, le Tour des Pyrénées et le Championnat de France contre-la-montre puis sur route. Je n’étais pas programmé en Catalogne et on m’a donc proposé de parcourir les Pyrénées mais j’avais très envie de faire cette course. Je voulais aussi faire le chrono de France car il n’y a pas beaucoup de contre-la-montre dans la saison, c’est toujours intéressant d’en faire et c’était une super expérience. Mais je ne pouvais pas choisir entre toutes ces courses. Si c’était à refaire, je ferais plus de choix.
Vous avez très bien terminé la saison en Italie…
J’ai fait une pause après le Giro où j’étais malade. Sur le Tour de l’Avenir, j’avais l’impression que je n’étais pas encore dans le rythme. Je venais de recommencer après avoir fait beaucoup d’endurance. Mais derrière, je me sentais bien sur le Tour de Romandie et puis je me suis amélioré au fil des courses. J’ai bien fini en Italie. Sur la dernière course, les Trois Vallées Varésines, avec le mauvais temps, beaucoup de filles voulaient que ça soit annulé mais je voulais absolument que ça ait lieu (sourire). Je préfère la pluie à la chaleur. Bien sûr, la pluie peut rendre les choses dangereuses, mais la façon dont la course s’est déroulée a été très bonne. J’étais content d’avoir pu m’exprimer dans cette course, d’avoir pu tenter des choses et il y avait une bonne place à l’arrivée (5ème, NDLR). J’ai pu terminer la saison sur une bonne note.
Maintenant, en savez-vous plus sur les choses que vous pouvez améliorer ?
Oui, je connais notamment les points que je dois travailler à l’entraînement. J’ai beaucoup de marge de progression par rapport à la musculation, car je n’en ai jamais fait. Je sais aussi que je bouge beaucoup sur la moto, je vais essayer d’en faire moins pour avoir un meilleur transfert de puissance. Je dois progresser partout. Ma grande force, c’est de pouvoir faire des efforts d’une dizaine de minutes au seuil. Il faut toujours travailler ses points forts, c’est important. Ce qui m’a manqué cette saison sur le plan physique, c’est le fait que ça démarre très fort dans les bosses. J’ai beaucoup de mal avec ça parce que je grimpe régulièrement des collines. Parfois, j’étais relâché, donc je n’étais plus d’humeur et je devais faire un effort pour revenir. Je vais travailler là-dessus.
« CONTINUEZ À TOUT TRAVAILLER »
Vous avez assisté à la présentation du Tour de France 2025 qui arrivera puis repartira de Chambéry…
C’est chez soi donc forcément ça donne envie. Il faudra voir ça avec l’équipe mais j’aimerais faire le Tour l’année prochaine et y performer.
Entre courses d’un jour ou courses par étapes, avez-vous une préférence ?
Tout m’attire, que ce soit les Ardennes ou les Grands Tours. Je suis jeune, je dois continuer à travailler sur tout. Bien sûr, je travaille plus certaines choses à l’entraînement que d’autres mais j’essaie de tout développer globalement car on voit que tout est important. Il faut par exemple savoir sprinter si on arrive en petit groupe. Il faut développer toutes ses qualités pour avoir un profil complet et ensuite être parmi les meilleurs.
À quoi ressemblera votre saison de cyclocross ?
Je serai chez Pierric ce week-end. Ce sera mon premier cyclo-cross de l’hiver. Je serai également à Troyes deux semaines plus tard. Pourquoi ne pas aller à Besançon fin décembre si je suis sélectionné, cela me permettrait de découvrir une manche de Coupe du monde. J’irai aussi au Championnat de France et à quelques épreuves régionales de cyclo-cross. C’est toujours intéressant de faire du cyclo-cross pour l’intensité, sinon l’hiver est vraiment long. Physiquement, ça me fait beaucoup de bien. Chaque saison de cyclo-cross me fait progresser et franchir un cap physique, il y a des efforts explosifs qu’on ne trouve pas sur route. J’en ai besoin aussi pour ma tête, c’est bon pour la motivation d’avoir des objectifs à court terme.