Rebond marqué de la coqueluche, une bactérie responsable d’infections respiratoires

Rebond marqué de la coqueluche, une bactérie responsable d’infections respiratoires
Rebond marqué de la coqueluche, une bactérie responsable d’infections respiratoires

Qu’est-ce que la coqueluche ?

C’est une bactérie, Bordetella coqueluche, qui provoque une infection respiratoire de longue durée et très contagieuse. Symptôme majeur de la maladie : quintes de toux fréquentes et prolongées.

La transmission, aéroportée, se fait très facilement par gouttelettes, principalement au sein de la famille ou dans les communautés. Une personne atteinte en contamine une quinzaine d’autres. L’incubation dure en moyenne 9 à 10 jours.

La maladie peut être grave pour les nourrissons : ils peuvent présenter une coqueluche maligne accompagnée d’une détresse respiratoire et d’une détérioration d’un ou plusieurs organes. Les personnes vulnérables (patients respiratoires chroniques, personnes immunodéprimées, femmes enceintes) sont également plus à risque.

Les décès sont rares, mais peuvent survenir particulièrement chez les très jeunes nourrissons non vaccinés.

Quel rebond ?

Avant la pandémie de Covid, la bactérie provoquait des pics épidémiques environ tous les trois à cinq ans.

La coqueluche fait son grand retour depuis fin 2023 dans plusieurs pays, en Europe et outre-Atlantique. Les pics peuvent durer plusieurs mois.

Sur le continent européen, plus de 32 000 cas de coqueluche ont été enregistrés dans une trentaine de pays au cours des trois premiers mois de 2024. C’est déjà bien plus que sur l’ensemble de l’année 2023 (plus de 25 000), selon le Centre européen de prévention et de prévention. . du contrôle des maladies (ECDC).

Des épidémies importantes ont été signalées en Croatie, au Danemark ou au Royaume-Uni et des augmentations significatives de cas en Belgique, en Espagne ou en Allemagne.

En France, plus de 5.800 cas ont été diagnostiqués au cours des cinq premiers mois de 2024, contre 495 cas sur l’ensemble de 2023, selon le Centre national de référence (CNR) de la coqueluche, à l’Institut Pasteur. “Un rebond assez explosif”, a-t-il déclaré auAFP le directeur du CNR, Sylvain Brisse, qui pointe « une ampleur sans précédent en France depuis au moins 20 ans » et « une phase toujours ascendante de l’épidémie ». “Un trafic encore élevé ne serait pas surprenant à l’heure des Jeux Olympiques.”

Quelles explications ?

Comme pour les autres germes, les scientifiques y voient une conséquence de l’arrêt des mesures barrières contre la pandémie de Covid. « On s’attendait à une recrudescence de la coqueluche, une maladie cyclique, sachant que le dernier pic datait de 2018 en France. La période Covid a retardé la reprise, maintenant elle revient vraiment en force», observe le spécialiste de l’Institut Pasteur.

Si un rebond pouvait être attendu en 2021-2022, les mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 ont probablement réduit la transmission. La hausse actuelle est aussi potentiellement liée, selon cet expert, à une possible baisse de l’immunité collective depuis les derniers épisodes d’infections.

D’autres scientifiques pointent également un niveau de vaccination plus faible contre la coqueluche dans certaines catégories de population pendant la période de pandémie de Covid.

Et la vaccination ?

La meilleure protection est la vaccination. Les populations les plus touchées sont les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés (moins de 2 mois) et les adolescents et adultes qui ont perdu la protection conférée par le vaccin, souvent par manque de rappels, ou par maladie.

Bien que le nombre de cas de coqueluche ait considérablement diminué depuis l’introduction du vaccin, la vaccination, comme la maladie, n’offre pas de protection à vie contre l’infection. La vaccination des femmes enceintes est particulièrement cruciale pour protéger les futurs bébés, insistent les spécialistes.

Comme le vaccin ne protège pas totalement contre la transmission, il est possible d’être porteur de la bactérie, sans symptômes, et de transmettre la maladie. D’où la vigilance nécessaire si vous êtes en présence de tout-petits.

Quel traitement ?

Une fois la coqueluche diagnostiquée, parfois via un test PCR, le traitement « vise à éliminer la bactérie et consiste à administrer le plus tôt possible des antibiotiques », rappelle l’Organisation mondiale de la santé. Ce sont principalement des macrolides. Il s’agit de réduire rapidement la contagiosité et de permettre le retour en communauté après quelques jours de traitement. L’hospitalisation est fortement recommandée pour les enfants âgés de 0 à 3 mois, notamment pour une surveillance cardio-respiratoire.

Même si elle reste rare, la résistance aux antibiotiques doit être surveillée. “On commence à avoir des souches résistantes aux macrolides, ce qui peut compliquer la prise en charge des patients, avec des conséquences parfois graves pour les nouveau-nés”, selon l’expert Sylvain Brisse.

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