Une manifestation de solidarité avec la Palestine et le Liban a rassemblé samedi à Genève entre 3.000 personnes, selon la police, et 6.000 personnes, selon les organisateurs. Organisé par le mouvement BDS (pour « boycott-désinvestissement-sanctions »), le rassemblement a critiqué l’inaction de la Suisse face aux violations du droit international.
Parmi les drapeaux palestiniens et libanais brandis ce samedi à Genève, on pouvait lire la colère, mais surtout la tristesse sur les visages, a observé la RTS sur place. Un grand-père peu habitué aux manifestations a confié qu’il n’a pas pu résister à cette mobilisation face au degré d’inhumanité qu’il dit constater.
« Il faut se mobiliser face à tant d’atrocités », a déclaré une jeune femme, poussette à la main, avant d’ajouter qu’elle ne se sentait vraiment pas représentée par les autorités.
La position de la Suisse n’est pas comprise
« Un embargo militaire et un boycott économique doivent être mis en place immédiatement », réclame le mouvement BDS. Ce dernier appelle la population à se mobiliser contre ce qu’il présente comme un génocide en cours.
Les organisateurs de l’action rappellent que la Cour internationale de Justice a confirmé l’illégalité de l’occupation israélienne et la discrimination systématique subie par la population.
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Selon BDS, la Suisse, dépositaire des Conventions de Genève, a renoncé à ses obligations morales et juridiques. Du côté des manifestants, nous considérons également la position de la Suisse et celle du conseiller fédéral Ignazio Cassis comme complices et totalement incompréhensibles, et nous espérons qu’une forte mobilisation de la société civile poussera le monde politique à réagir aux violations du droit international constatées. .
«Les parlementaires et le Conseil fédéral ne se mobilisent pas. C’est par la voix des citoyens qu’il faut faire pression pour que les choses changent», a réagi au micro dès 19h30 le conseiller d’Etat Carlo Sommaruga (PS/GE), interrogé en plein cortège.
Un discours a également eu lieu devant l’agence UBS, place Bel-Air, pour dénoncer ses récents investissements dans la société Elbit System, une entreprise d’armement israélienne.
Manque d’informations
Les organisateurs de la manifestation ont également déploré la difficulté d’obtenir des informations sur la situation réelle sur place, Israël ayant interdit à la presse étrangère l’accès à la bande de Gaza. Ils s’appuient sur un appel lancé cet été en Suisse par des journalistes alémaniques dénonçant le danger pour les journalistes à Gaza. Cent quarante d’entre eux sont morts depuis le 7 octobre.
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Animatrice radio : Tania Sazpinar
Adaptation web : ats/doe/vic
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