« Si je l’ai fait entrer, ce n’est pas par dogmatisme »… critiqué pour avoir maintenu une conférence de Denis Agret, le maire de Foissac se défend

« Si je l’ai fait entrer, ce n’est pas par dogmatisme »… critiqué pour avoir maintenu une conférence de Denis Agret, le maire de Foissac se défend
« Si je l’ai fait entrer, ce n’est pas par dogmatisme »… critiqué pour avoir maintenu une conférence de Denis Agret, le maire de Foissac se défend

l’essentiel
Vendredi 11 octobre 2024, le docteur Denis Agret, figure du mouvement anti-vax en période Covid et récemment écarté de l’Ordre des médecins, animait une conférence dans une salle communautaire de Foissac. Le maire, Emmanuel Destruel, mis en cause pour le maintien de cette séance, défend la pluralité des opinions.

Les commentaires sont nombreux sur Facebook. Et la plupart d’entre eux, contre la décision de la mairie de Foissac. Le 11 octobre 2024, Denis Agret, radié de l’Ordre des médecins le 1er janvier 2025 et figure du mouvement anti-vax en période de Covid, a tenu une conférence dans une salle municipale de la commune.

Parmi les 438 avis publiés lors de la publication de l’annonce de la réunion, certains se démarquent. « Que quelqu’un qui n’est plus médecin parle de santé, ce n’est pas fou », « allez-vous inviter Dutroux pour parler de protection de l’enfance, et Cahuzac pour lutter contre l’évasion fiscale ? . Ou encore : “incroyable que la mairie promeuve un homme définitivement radié du barreau.”

Face à ces accusations, le maire de Foissac, Emmanuel Destruel, se défend. « Je comprends que certains aient pu être choqués, ou pas appréciés. Et je suis ouvert à la discussion. Selon lui, c’est précisément dans ce sens qu’il a décidé de maintenir l’intervention de Denis Agret. « Je suppose que nos salles sont ouvertes à toute personne ayant des informations à fournir. Avant de faire ce choix, j’en ai parlé au conseil. Nous étions tous d’accord.

« La santé est un sujet qui pose question »

Envers ceux qui lui reprochent d’être lui-même anti-vax, le maire se montre ferme. « Je n’aime pas mettre les gens dans des cases. C’est réducteur. Si je l’ai fait venir, ce n’est pas par dogmatisme. Mes positions ne concernent que moi. Je trouvais justement intéressant de relancer le débat, cinq ans après cette période que nous avons vécue.»

Puis, « avant de confirmer sa venue, je me suis rendu à la conférence de Valady, qui avait eu lieu la veille, pour écouter le contenu de ses propos. Il n’y avait rien d’alarmant, sinon j’aurais annulé. Personne ne le considérait comme un messie. Mais les gens ont le droit de se poser des questions. Et c’est dans cet état d’esprit qu’il a prononcé son discours lors de la conférence à laquelle ont participé « environ » une centaine de personnes.

En guise de présentation, Emmanuel Destruel explique que « la santé est un sujet qui soulève beaucoup de questions ». Avant d’ajouter qu’il “ne prétend pas y répondre” puisqu’il “ne parle pas le langage des chercheurs” et des médecins. « Le bon sens exige que chacun se soucie de sa santé et fasse ce qu’il pense être le mieux, plus préventif que curatif. »

Le financement de la salle en jeu

A ses yeux, « tout est permis, sauf ce qui est interdit par la loi ». Et précise donc qu’elle n’a enfreint aucune règle en accueillant Denis Agret sur son territoire. “Cette salle sera ouverte, dans les mêmes conditions, à ceux qui souhaiteraient intervenir à la suite de cette conférence”, qu’ils soient pour ou contre l’avis du médecin licencié.

Il appuie cette affirmation en soulignant que les bâtiments municipaux sont également à la disposition de ses adversaires politiques, au cas où certains souhaiteraient les louer pour y tenir des conférences. Pour lui, c’est la démocratie. « Si j’avais fait le contraire et écouté la bonne pensée, j’aurais été critiqué. »

Des critiques s’élèvent également sur le financement de cette rencontre. Et l’argent public ? L’édile s’interroge, non sans une pointe d’ironie, sur le coût que cela a occasionné. “Nettoyage? Ce sera la même chose que d’habitude. Donc pas de supplément. Finalement, l’éclairage de cette soirée ?

Et s’étonne de ce raisonnement. « Les gens demandent à la mairie de payer, au même titre que les citoyens, une conférence qu’elle a elle-même organisée ? Mais conclut rapidement que pour éviter les regards durs, il aurait sans doute dû « demander à Denis Agret de le financer. Mais comme il en est ainsi, si nécessaire, je paierai de ma poche.»

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV les services où il y a le plus de cas aux urgences des hôpitaux
NEXT quatre ans après le Covid-19, pourquoi les patrons veulent-ils serrer la vis ?