Les ministres de la Défense du G7 se réunissent samedi à Naples sur fond d’escalade au Moyen-Orient, où l’armée israélienne poursuit ses opérations contre le Hezbollah libanais mais aussi ses frappes à Gaza malgré la mort du chef du Hamas Yahya Sinouar.
L’Italie, qui assure la présidence tournante du Groupe des Sept pays les plus développés, a inscrit à l’ordre du jour de cette réunion d’une journée la crise au Moyen-Orient, la guerre en Ukraine et la situation sécuritaire dans la région Asie-Pacifique.
“La violente agression de la Russie en Ukraine et la situation critique au Moyen-Orient, combinées à la profonde instabilité en Afrique subsaharienne et aux tensions croissantes dans la région Info-Pacifique, reflètent un cadre de sécurité dégradé”, a déclaré le ministre italien de la Défense, Guido. Crosetto, à l’ouverture de la réunion.
Les opérations militaires israéliennes à Gaza et au Liban, ainsi que le risque d’une guerre régionale plus large, sont au cœur des discussions du groupe (France, Canada, États-Unis, Japon, Allemagne, Italie, Royaume-Uni).
Les ministres ont été accueillis sous les ors du Palais Royal de Naples, ville du sud de l’Italie où se trouve une base de l’OTAN, par le ministre italien de la Défense Guido Crosetto, à l’initiative de ce premier G7 Défense jamais organisé dans un contexte qu’il jugée « historique » avec la guerre sur plusieurs fronts au Moyen-Orient, le conflit en Ukraine ou encore les tensions entre la Chine et Taiwan.
Sont également présents le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, et le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Ce dernier a estimé lors d’un point presse que la mort du leader du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, cerveau de l’attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 en Israël par le mouvement islamiste palestinien, ouvrait “une nouvelle perspective” en vue d’un cessez-le-feu. .
«Cela devrait être l’occasion de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu et la libération des otages. Et cela ouvrirait la porte à davantage d’aide humanitaire », a-t-il déclaré.
Plusieurs dirigeants mondiaux ont exprimé l’espoir que la mort de Yahya Sinouar ouvre la voie à un cessez-le-feu et à la libération des otages. Le président américain Joe Biden y a vu une opportunité pour « ouvrir un chemin vers la paix » au Moyen-Orient.
Le Premier ministre israélien Netanyahu a pour sa part prévenu que la mort du leader du Hamas, l’un des objectifs du gouvernement israélien depuis le 7 octobre, “ne signifie pas la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin”.
Les frappes israéliennes sur Gaza se poursuivent, tout comme les opérations militaires au Liban contre le Hezbollah, qui a ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023.
Après près d’un an d’échanges de tirs à la frontière avec le Hezbollah et après avoir affaibli le Hamas dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a déplacé le front de la guerre vers le Liban à la mi-septembre.
– Bien sous le feu –
Les discussions à Naples porteront en particulier sur la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Liban (FINUL), où les frappes israéliennes ont blessé des soldats de la paix dans des actions que l’Italie et d’autres pays ont qualifiées de violations du droit international.
La FINUL, composée d’environ 9 500 soldats originaires de plus de 50 pays, a accusé l’armée israélienne de tirer « délibérément » sur ses positions.
Josep Borrell a proposé samedi de renforcer le mandat de la Finul, sans préciser les contours d’une telle réforme qui nécessite, a-t-il rappelé, « une décision du Conseil de sécurité des Nations Unies ».
“Ils ne peuvent pas agir de manière autonome, c’est évidemment un rôle limité”, a-t-il souligné.
L’armée israélienne affirme qu’elle ne visait pas les soldats de maintien de la paix, mais ces incidents ont suscité une vague de critiques internationales. Avec un millier de soldats, l’Italie est le deuxième pays contributeur à la FINUL.
Les ministres de la défense du G7 doivent se concentrer cet après-midi sur l’Ukraine, au moment où Kiev, bientôt confrontée à son troisième hiver de guerre, se débat face à l’invasion russe.
Le G7 a approuvé en juin un programme de prêt de 50 milliards de dollars à Kiev, tirant les bénéfices des intérêts sur les avoirs russes gelés.
Mais l’aide occidentale montre un peu partout des signes de faiblesse et les Etats-Unis, en cas de victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre, pourraient revoir radicalement leur politique.
Le sommet de samedi se terminera par une conférence de presse de Guido Crosetto, prévue à 16 heures locales (14 heures GMT).
