que se passe-t-il dans le ciel indien ?

que se passe-t-il dans le ciel indien ?
que se passe-t-il dans le ciel indien ?

Au début de l’été 2024, le Financial Times nous disait que les salariés du secteur technologique chinois souffraient. « La pression sur nous est très forte »» a confié un employé de TikTok sous médicaments. Jeudi 26 septembre, c’est le mensuel américain Wired qui, à travers une analyse approfondie, nous a fait part des maux d’une autre catégorie socioprofessionnelle en Asie : les pilotes de ligne qui vivent en Inde. Avec la pandémie de Covid-19, ils ont vu leurs journées de travail s’allonger (avec des temps de vol dépassant parfois les 60 heures par semaine) et leurs périodes de repos se raccourcir. L’utilisation de dispositifs technologiques pour ralentir le surmenage et le stress pourrait s’avérer bénéfique, mais des innovations concrètes dans le domaine sont encore attendues.

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Les nouvelles réglementations indiennes n’ont pas survécu au lobby des compagnies aériennes

Entre août et novembre 2023, deux pilotes de ligne indiens, âgés de 37 et 40 ans, sont décédés alors qu’ils étaient en service. Ces drames ont alerté le secteur sur la fatigue, le stress et le surmenage auxquels ils sont exposés. En janvier dernier, la Direction générale de l’aviation civile (DGCA), l’organisme de surveillance de l’aviation en Inde, a décidé d’introduire, à partir de juin, de nouvelles règles pour lutter contre ce fléau. Cependant, ils ont été rejetés.

Aucune explication n’a été donnée, aucune nouvelle date n’a été communiquée. Toutefois, cette décision semble avoir été prise face aux pressions du lobby des compagnies aériennes. Sous couvert d’anonymat, le PDG d’une compagnie aérienne estimait début 2024 à l’Economic Times que la nouvelle réglementation nécessiterait une augmentation de 20 % du nombre de pilotes, ce qui augmenterait les dépenses et entraînerait des annulations de vols.

Cette situation n’est pas propre à l’Inde, mais dans ce pays l’idée selon laquelle le surmenage et la fatigue sont inévitables est ancrée dans tous les secteurs. La crise à laquelle est confrontée l’aviation n’est que la pointe de l’iceberg, car c’est l’industrie technologique qui mène la charge. L’année dernière, Narayana Murthy, cofondatrice d’Infosys, une société de services informatiques, estimait que les jeunes Indiens devraient travailler 70 heures par semaine pour le développement de leur pays, rappelle Wired.

Des dispositifs technologiques pour surveiller la santé des pilotes de ligne ?

Pour mieux faire face à la fatigue, au stress et au surmenage dont souffrent les pilotes de ligne, certaines compagnies aériennes affirment vouloir s’appuyer sur la technologie. L’année dernière, Indigo, l’un d’entre eux, se vantait d’être bientôt l’un des premiers à adopter un dispositif de suivi de la fatigue développé avec le groupe français de défense et d’aérospatiale Thales. La compagnie aérienne, qui opère 2 000 vols par jour et emploie plus de 5 000 pilotes, avait déclaré via un communiqué publié en septembre 2023 que le dispositif serait déployé après un essai de validation de principe. Un an plus tard, Indigo n’a donné aucune nouvelle de l’appareil… et n’a pas répondu aux sollicitations de Wired.

De tels dispositifs ne sont pas nouveaux dans l’industrie aéronautique. L’appareil vanté par Indigo rappelle au mensuel américain un projet de recherche suivi un temps par Philips. Aujourd’hui abandonné, il visait à surveiller les habitudes de sommeil, étudier les rythmes circadiens et suivre l’activité physique afin de limiter les risques liés à la fatigue chez les employés des compagnies aériennes. L’utilisation de cette technologie ne fait pas l’unanimité, car elle repose en partie sur des tests de performance et des mesures subjectives, comme l’auto-déclaration, explique à Wired Indians le capitaine CS Randhawa, président de la Fédération des pilotes. Ces appareils ont donc tendance à être perçus par les compagnies aériennes comme une dépense supplémentaire.

Au printemps 2023, Air India a lancé d’autres dispositifs technologiques : Corusom, un logiciel de gestion de la sécurité, et BAM, un outil d’atténuation de la fatigue. Le premier, développé par la société de logiciels cloud Ideagen, centralise, analyse et rapporte les données liées à la sécurité, telles que les incidents, les dangers et les évaluations des risques. Le second, développé conjointement par Boeing et la société de logiciels Jeppesen, prédit et gère la fatigue des pilotes en analysant les horaires de vol et les données de performances. Dans sa publication, Wired n’a pas précisé dans quelle mesure ces initiatives, qui semblent marginales, avaient amélioré le quotidien des pilotes de ligne.

 
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