Cette première greffe, réalisée en janvier 2024, a fait l’objet d’une lettre publiée dans la revue scientifique The Lancet le 28 février 2024.
Actuellement, les patients antillo-guyanais en attente de greffe doivent se rendre en France pour se faire opérer. Les greffons cardiaques potentiels de ces départements d’outre-mer ne sont pas collectés faute de pouvoir les transplanter sur place, ou de les transporter en raison de la durée de transport jugée trop longue pour garantir un état optimal du cœur au receveur, la durée de conservation d’un la greffe cardiaque étant limitée à 4 heures.
Ce transfert a nécessité une mobilisation particulière des régulateurs de l’Agence de Biomédecine pour mettre en relation les équipes de prélèvement et de transplantation, et les équipes des Hôpitaux Universitaires de Guadeloupe et de Martinique afin de parvenir à organiser notamment une logistique en temps réel. sensible et complexe.
L’étude PEGASE, réalisée par l’AP-HP et l’IHU ICAN, le CHU de Martinique et le CHU de Guadeloupe, vise à évaluer la faisabilité de préserver un cœur à l’aide du dispositif de préservation cardiaque. société XVIVO qui utilise la perfusion hypothermique oxygénée. Une vingtaine de patients doivent être inclus dans cette étude.
Pour cette étude, le cœur du donneur a été prélevé selon les procédures standard et seulement 16 minutes après le clampage aortique, le cœur a été placé dans le dispositif d’hypothermie et de conservation de l’oxygène. Le cœur a ensuite été transporté à Paris. A son arrivée à l’hôpital AP-HP de la Pitié Salpêtrière, et après plus de 12 heures de conservation, le cœur a été transplanté à un receveur qui a pu quitter l’hôpital 30 jours plus tard.
Ce transfert transatlantique inédit sur une route commerciale, effectué à bord d’un vol Air France, remet en question les contraintes géographiques et temporelles de la transplantation cardiaque.
