alerte sur la situation des producteurs horticoles

alerte sur la situation des producteurs horticoles
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Philippe Evras dans sa ferme horticole à Cheptainville.

Philippe Evras, producteur horticole à Cheptainville, alerte sur la situation de plus en plus fragile des professionnels de son secteur.

Philippe Evras le sait, il est la dernière génération de sa famille à diriger une exploitation horticole. Son activité à Cheptainville, fragilisée à plusieurs reprises au cours des cinq dernières années, n’est pas assez solide pour trouver preneur. Ses filles ne souhaitent pas emprunter le chemin de ce métier foncier, certes passionnant et revigorant, mais exigeant et risqué. ” A quoi ça sert de recommencer, on ne peut plus en vivre…se lamente-t-il. C’est un métier qui est en train de disparaître : les formations peinent à recruter et les fermes ferment une à une… »

Il est la troisième génération de sa famille à se lancer dans ce secteur agricole, sept jours sur sept et quatre saisons sur quatre. L’année dernière, Philippe Evras a choisi de vendre les terres de son exploitation à l’élevage cheptainvillois, La Doudou. Une manière pour l’horticulteur, âgé de 59 ans, de rembourser une partie de ses dettes à l’approche de la retraite. ” Le Covid-19 a été une période très compliquée : nos clients professionnels, qu’ils soient fleuristes, jardineries ou grande distribution, n’achetaient plus de fleurs. Nous avons ensuite jeté une grande partie de notre production printanière, 260 000 euros, à la benne.souligne Philippe Evras. J’ai obtenu une aide du Département et de la Région, mais elle n’a couvert ni la perte ni les frais de fonctionnement. »

Le responsable de l’établissement GCP Evras l’affirme : la guerre en Ukraine a été une période pire que la pandémie. “ Le prix du chauffage au gaz a été multiplié par 3 voire 4, nous avons chauffé les serres au minimum, mais cela ne nous a pas empêché de subir des augmentations, sans compter les prix des engrais et du plastique qui ont aussi énormément augmenté… »

Favoriser le local et sauver la profession

Lorsque l’entreprise, lancée en 1996, fonctionnait bien, le producteur comptait 11 employés. Aujourd’hui, il n’a que des saisonniers. Avec la perte importante de trésorerie, il a été contraint de procéder à des licenciements et n’a pas recruté après des départs à la retraite et des démissions.

Pour pallier cette situation de crise, Philippe Evras a choisi de vendre aux particuliers, tout en continuant à approvisionner les communes et l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). En vente directe, dans les serres, les particuliers peuvent trouver : des plants de légumes, des arbres fruitiers, de l’engrais organique, du terreau, des plantes annuelles, etc. Avec l’inflation que tout le monde connaît, les foyers n’achètent plus de fleurs, s’inquiète Philippe Evras. J’aimerais que les habitants et les communautés environnantes privilégient les produits locaux et oublient de s’approvisionner en plantes de contre-saison à l’étranger. On le sait tous, un cadre fleuri, c’est sympa, c’est essentiel pour le moral. »

Philippe Evras peut compter sur des clients fidèles comme Christine Lecesne, présidente de l’association Leudeville, un sourire pour la vie, qui s’approvisionne en jonquilles depuis 9 ans pour l’opération Une jonquille contre le Cancer. ” Nous avons la chance d’avoir trouvé ce professionnel très méritant qui adapte ses tarifs afin que nous puissions récolter davantage pour la bonne cause. “, elle explique.

 
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