Quatre ans après le déclenchement de la pandémie, les centres de recherche continuent de publier des études sur le Covid qui éclairent les connaissances sur le mécanisme qui a conduit à transformer une maladie émergente en pandémie.
L’OMS débat toujours d’un texte contraignant qui permettrait de mieux se préparer à une future pandémie. Les discussions sur ce thème ont débuté il y a un peu plus de deux ans et pourraient culminer, sans que personne n’en soit sûr, pour l’Assemblée mondiale de la santé fin mai.
Mais comment se préparer à une nouvelle maladie dont les mécanismes de transmission sont encore inconnus ? C’est l’hypothèse de la « maladie ». Sans compter que des virus déjà connus et maîtrisés peuvent désormais muter et provoquer de nouvelles épidémies majeures.
Comment organiser la prévention d’une pandémie ?
Pour Rodolphe Gozlan : ” La meilleure façon de prédire l’avenir est de se pencher sur le passé et de voir quels agents pathogènes sont apparus au cours des dernières décennies. Il explique : « En fait, pour chacune des émergences, nous essayons d’extraire les variables du milieu du lieu où elles ont émergé, c’est-à-dire les climats présents, la population, la densité, ou encore les différents animaux porteurs qui pourraient être là. Nous essayons ensuite de déterminer lequel de ces facteurs est le plus à même d’expliquer la maladie. Il s’agit ensuite de modéliser nos résultats puis de s’intéresser à des endroits de la planète présentant les mêmes caractéristiques environnementales pour tenter de prédire le risque d’émergence d’un pathogène. « .
Yazdan Yazdanpanah continue: ” Il est très important de mettre les choses en place pour anticiper, mieux s’organiser, mieux surveiller et détecter. La surveillance doit être multidisciplinaire, observant l’homme mais aussi l’environnement, qui joue un rôle très important dans l’émergence des maladies. L’OMS met constamment à jour une liste des agents pathogènes les plus virulents. Et de manière générale, les virus respiratoires, la grippe aviaire ou encore le coronavirus peuvent avoir un impact non négligeable. Nous étudions donc l’impact de la maladie sur la santé mais aussi sur l’économie des pays touchés. Donc grâce à cela on s’améliore et il est possible de mettre en œuvre des innovations comme le vaccin qui, on l’a vu, a permis de réduire le nombre de cas. Il est donc également très important de travailler sur l’acceptabilité de l’innovation.»
Sylvie Briand évoque le rôle important de la méfiance lors des crises épidémiques ou pandémiques : « On a vu pendant le Covid qu’un des impacts sur les sociétés, en plus du nombre de patients dans les hôpitaux, c’est la méfiance. Nous avons en effet observé dans de nombreux pays, notamment dans les démocraties, que la confiance dans les autorités, dans les mesures sanitaires et dans les systèmes de santé a fortement diminué. Il est donc important, avant les pandémies, d’œuvrer au renforcement de la confiance des populations dans leur système de santé et dans les vaccins, car les crises accentuent le sentiment de méfiance.
