Le studio Paraphernalia ou « l’hôtel d’artiste » des Deux-Sèvres

Le studio Paraphernalia ou « l’hôtel d’artiste » des Deux-Sèvres
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On entre dans la maison de Thomas Bunio comme dans une maison de famille où l’on se retrouve chaque été, depuis notre naissance. Dans le salon, où peluches et canapé léopard côtoient d’anciennes tapisseries ornementales, on ne sait plus très bien s’il s’agit de la maison d’une grand-mère rétro ou du motel Norman Bates, en Psychose.

En co-créant le studio Paraphernalia à La Crèche, à la sortie de la crise du Covid-19, le Parisien de 40 ans a imaginé un mélange des deux, soit « un hôtel où les artistes se sentiraient à l’aise, comme à la maison ». Et le pari s’avère gagnant, à voir les photos argentées publiées sur la page Instagram du site, qui semblent être tirées d’un album photo de famille.

« Ici, je partage des moments intimes avec les artistes »

On y voit Nili Hadida, du groupe Lilly Wood and the Prick, fumant une cigarette, les pieds allongés sur la chaise de jardin de la terrasse. Ou encore le chanteur Voyou et son staff posant tout sourire autour de verres de vin rouge, attablés dans la salle à manger.

Thomas Bunio a souhaité s’installer à La Crèche pendant la crise du Covid-19 pour se rapprocher de sa fille, les parents de son ex-compagne résidant dans les Deux-Sèvres.
© (Photo NR, Camille Montagnon)

Environ deux semaines par mois, Thomas Bunio accueille les artistes venus enregistrer un disque ou chercher l’inspiration au cœur des Deux-Sèvres, en leur proposant le gîte et le couvert. « La plupart du temps, ils y restent cinq jours, mais cela peut durer un mois. » Évidemment, même si nous sommes obligés de “ne pas être amis” avec eux, cela nous rapproche.

“Nous vivons ensemblerésume l’ingénieur du son, casquette vissée sur la tête, décrivant une ambiance sans commune mesure avec celle du Delta, le studio qu’il gère en parallèle, au 11e quartier de la capitale. Quand les artistes viennent enregistrer à Paris, on mange dehors à midi, et puis à 19 heures il n’y a personne. Ici, je partage des moments super intimes avec eux. »

En l’écoutant, on imagine le rappeur Disiz La Peste “travaillez vos pièces” entre fromage et dessert, devant le piano droit du salon. Ou Julien Doré caressant Lynn, le chien qui ressemble à une grosse peluche dressée “mascotte” de l’atelier.

D’une superficie de 80 mètres carrés, le studio Paraphernalia a la particularité de ne pas disposer de mur antibruit. Les artistes peuvent y passer jusqu’à quinze heures par jour.
© (Photo NR, Camille Montagnon)

Unique en France

Mais si les Disiz, Eddy de Pretto et d’autres font le déplacement, c’est surtout pour la grange rénovée en studio, au fond du jardin. En France, les sites de production musicale de ce standing, situés en campagne, se comptent sur les doigts d’une main.

« La grande spécificité ici, c’est que le studio n’est qu’une seule pièce. » Exit donc les baies vitrées acoustiques séparant la régie et le studio qu’invoque l’imaginaire collectif. Résultat, “on met en place une séance d’enregistrement en une heure, contre quatre dans un studio traditionnel”sans impacter la qualité sonore.

En tout cas, nous assure l’ingénieur du son, « ce n’est pas l’acoustique qui fait le lieu, mais l’ambiance ». En cela, il excelle. Devant la baie vitrée du studio, encadrée de rideaux de fleurs délavées, Thomas Bunio raconte qu’adolescent, il installait déjà des studios chaque été, “avec des amis”, dans le garage de sa grand-mère. Du coup, on comprend mieux d’où vient la décoration.

 
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