Progestatifs et risque de méningiomes intracrâniens

Progestatifs et risque de méningiomes intracrâniens
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Des études antérieures réalisées par le Cnam puis EPI-PHARE avaient montré que l’utilisation prolongée et à dose élevée de trois progestatifs – acétate de cyprotérone (≥ 25 mg/jour (Androcur), chlormadinone (2-10 mg/jour) (Lutéran) et nomégestrol (3,75-5 mg/jour) (lutényl) – augmente considérablement le risque de méningiome. Ces résultats ont conduit à recommander l’utilisation et le suivi par imagerie cérébrale chez les personnes utilisant ces médicaments.

Au-delà de ces 3 progestatifs oraux, il fallait savoir s’il existait un risque similaire avec d’autres progestatifs, en fonction des différentes voies d’administration. EPI-PHARE, en association avec l’AP-HP, a ainsi mené une vaste étude visant à évaluer le risque de méningiome intracrânien opéré chez la femme lié à l’utilisation d’une liste élargie de progestatifs. Rendu public en France en juillet 2023les premiers résultats sont maintenant publiés dans le prestigieux BMJ permettant une large distribution internationale.

Au total, 18 061 femmes âgées de 45 à 74 ans (moyenne 58 ans) et opérées d’un méningiome entre 2009 et 2018 en France ont été incluses dans l’étude, appariées à 90 305 femmes témoins. Les résultats montrent que :

  • l’utilisation prolongée (un an ou plus) de médrogestre (Colprone) est associée à un risque 3,5 fois plus élevé de méningiome nécessitant une intervention chirurgicale par rapport aux témoins,
  • L’utilisation prolongée d’acétate de médroxyprogestérone injectable (Depo Provera) est associée à un risque 5,6 fois plus élevé. Le risque est multiplié par 2 lors d’une exposition prolongée au promegestone (Surgestone), qui n’est plus commercialisé depuis 2020 en France,
  • l’étude n’a montré aucun risque de méningiome pour l’utilisation de ces trois progestatifs pendant moins d’un an et en l’absence d’exposition préalable aux trois progestatifs cyprotérone, nomégestrol et chlormadinone,
  • L’exposition à la progestérone orale/intravaginale ou percutanée (Utrogestan et génériques) et à la dydrogestérone (Duphaston) n’était pas associée de manière significative à un risque accru de chirurgie du méningiome intracrânien. Les résultats des DIU au lévonorgestrel (DIU hormonaux Mirena, Donasert, Kyleena et Jaydess), contraceptif largement utilisé, sont très rassurants et en faveur de l’absence de risque de méningiome,
  • aucun enseignement n’a pu être tiré concernant le diénogest (Visanne et génériques) ou l’hydroxyprogestérone, les données de remboursement étant insuffisantes.

La publication de cette étude épidémiologique française dans une revue médicale internationale de premier plan confirme ainsi une nouvelle fois un effet des progestatifs sur le risque de méningiome intracrânien..

 
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