l’audit interne pointe le fonctionnaire et le SPF Santé Publique

l’audit interne pointe le fonctionnaire et le SPF Santé Publique
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CONTREC’était en décembre dernier. La presse flamande diffuse des extraits de vidéos où l’on voit, en caméra cachée, une responsable du SPF Santé Publique, en première ligne dans l’attribution des marchés publics, expliquant comment elle est intervenue dans le dossier « Medista ». contre. Movianto. Les deux sociétés – l’une basée à Zaventem, l’autre en France – étaient en compétition en 2022 pour un contrat de 50 millions d’euros pour le stockage et la distribution de vaccins, de médicaments et de matériel médical destinés à lutter contre la pandémie de covid. Et ce sont finalement les Français qui l’ont obtenu au détriment de Medista, partenaire « historique » du gouvernement fédéral jusque-là, qui n’a pas digéré ce camouflet. Après avoir contesté l’attribution devant le Conseil d’État – qui l’a rejetée – l’entreprise s’est engagée à démontrer que son concurrent avait obtenu des informations privilégiées pour obtenir le marché. Pour ce faire, elle a fait appel à Black Cube, une société de renseignement privée israélienne qui a organisé diverses réunions avec des acteurs clés de l’affaire qui ont été filmées à leur insu : un responsable du SPF Santé publique, un employé de Movianto, mais aussi l’ancien ministre. en charge de force d’intervention covid jusqu’en 2020, Philippe De Backer, comme l’a révélé ce mardi L’avenir. À la suite de ces vidéos et de la tempête politique qui a suivi, l’audit fédéral interne a entrepris une enquête dont les conclusions préliminaires ont été présentées ce mardi à la commission de la santé de la Chambre.

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La chef du service, Kathleen Meganck, a d’abord expliqué qu’il n’y avait rien à ce stade pour contester la décision du Conseil d’Etat concernant l’attribution du marché à Movianto. De quoi soutenir la « ligne » défendue jusqu’ici par le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) qui, en fin de séance, insistera : c’est surtout la différence significative de coût entre Medista et Movianto, « autour de 14, 5 millions d’euros » – mais aussi avec une autre entreprise impliquée – qui a guidé le choix du gouvernement fédéral. De quoi répondre à la députée NVA Kathleen Depoorter qui l’accusait d’avoir menti à ce sujet.

Les conseils d’avocats spécialisés pointés du doigt

Mais ce sera la seule plume à son chapeau car pour le reste, l’audit est assez pointu auprès du fonctionnaire et du SPF Santé Publique. Il recommande notamment l’ouverture d’une procédure disciplinaire pour une éventuelle violation du code de déontologie de la fonctionnaire du fait que, comme semble le montrer la vidéo, elle a reconnu avoir mis Movianto en contact avec des avocats spécialisés qui avaient déjà travaillé avec le gouvernement fédéral pendant la pandémie. L’audit considère également que cette partie du dossier doit désormais être transmise au parquet – le ministre s’y était refusé jusqu’à présent – ​​car il ne peut établir formellement la « mauvaise intention » du fonctionnaire, ce qui pourrait constituent des actes de corruption publique passive.

Cette saisine du parquet est d’autant plus nécessaire pour Kathleen Meganck que l’audit n’a pu s’appuyer que sur des informations recueillies au sein de l’administration du SPF Santé Publique et des fonctionnaires interrogés et n’a pu avoir accès à des éléments externes provenant d’entreprises ou même vidéos complètes d’interviews cachées. “Ce que peuvent faire la police ou le parquet, s’ils l’estiment nécessaire”, a-t-elle expliqué. Cependant, ces vidéos sont coupées, montées et nous ne pouvons pas avoir d’informations essentielles sur le contexte dans lequel se sont déroulées ces conversations. » L’audit recommande également au gouvernement fédéral de porter plainte au civil pour ces faits précis de caméras cachées qui pourraient constituer de l’extorsion.

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Enfin, l’audit considère également, comme l’a dénoncé Medista, qu’il existe des éléments qui démontreraient pour le moins une négligence de la part des responsables du SPF Santé Publique qui n’ont pas pris suffisamment de précautions pour protéger les données confidentielles de Medista, ce qui pourrait entraîner une rupture d’affaires. secret. Là aussi, l’audit recommande de transmettre le dossier au parquet qui seul pourra déterminer si cette négligence était intentionnelle et si des sources extérieures ont pu avoir accès à ces informations. Le Ministre Vandenbroucke a indiqué qu’il suivrait immédiatement toutes les recommandations de l’audit et notamment la dernière qui recommande de revaloriser les fonctionnaires en charge des marchés publics du SPF santé publique dont la méconnaissance de la réglementation et de l’éthique a pu conduire à constater des abus qui, s’ils ne sont pas intentionnels, font honte au service public. Un audit interne de suivi sera également mis en œuvre.

 
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