C’est un hameau de maisons sans grande prétention, parfois nichée juste derrière la dune. Seul un chemin de randonnée sépare certains jardins de la butte de sable. À Treffiagat, sur la côte du Finistère sud, le quartier Léhan, composé d’une quarantaine de pavillons, s’est développé le long du cordon dunaire dès les années 1960. À ce moment-là, “la dune était complètement plate et s’étendait sur 30 mètres de plus”retrace Pierre (1), un habitant, en montrant des photos d’époque.
En vue aérienne, l’étendue sableuse qui constitue l’essentiel du littoral de cette commune de 2 500 habitants apparaît couverte de tentes et de caravanes. «C’était du camping sauvage!» se souvient le septuagénaire en ce vendredi début janvier. Né dans le quartier en 1952, l’ancien menuisier y a construit sa maison, de ses propres mains, sur un terrain appartenant à ses grands-parents, à la fin des années 1970. Puis le “signaux d’avertissement” ont commencé à se succéder, raconte-t-il : les enrochements, réalisés dans les années 1980 pour consolider une partie de la dune, l’ont creusée à l’autre extrémité. Et à l’érosion naturelle s’ajoutent les effets du changement climatique, qui s’accentuent