JIM WATSON/AFP
Donald Trump, ici le 21 janvier à la Maison Blanche, est attendu au Forum économique de Davos où il s’exprimera ce jeudi par visioconférence.
ÉCONOMIE – Les élites économiques mondiales retiennent leur souffle. Les participants au Forum de Davos attendent avec impatience le discours de Donald Trump ce jeudi 23 janvier. Le président américain, élu sur un programme protectionniste plutôt agressif, doit s’exprimer par visioconférence, moins d’une semaine après le début de son mandat.
Une perspective qu’Ursula von der Leyen avait clairement en tête lorsqu’elle s’exprimait sur place mardi dernier. “Nous serons pragmatiques” envers l’administration Trump, “mais nous n’abandonnerons pas nos principes” et nous veillerons “protéger nos intérêts”a prévenu le président de la Commission européenne, qui a également appelé à plus de ” coopération “ international. Une main tendue au vice-Premier ministre chinois qui n’a pas répondu directement, mais a aussi défendu le « dialoguer »croyant que « Les guerres commerciales n’ont pas de vainqueur ».
Il faut dire que le président américain n’a pas perdu de temps. En à peine trois jours, il a multiplié les décrets et les déclarations chocs, affirmant mardi dernier que l’UE est “très mauvais” pour les États-Unis. “Ils ne prennent pas nos voitures ni nos produits agricoles” DONC “ils sont bons pour les droits de douane”il a menacé la presse, précisant que son administration discutait « 10 % de droits de douane sur les produits chinois ».
Des marchés plus calmes que prévu
Ces annonces attendues avec appréhension sont finalement assez vagues, sans calendrier ni éléments concrets. De quoi rassurer les marchés selon l’analyste financier Xavier Chapard, interrogé par l’AFP, qui souligne “l’absence de grosses surprises, les droits de douane immédiats et le ton plutôt mesuré sur la Chine”. L’administration Trump pourrait en réalité opter pour une approche moins agressive et chercher à négocier avec ses partenaires économiques.
C’est en tout cas ce que semblent avoir compris les marchés européens, qui évoluaient à la hausse mercredi. Au-delà des commentaires sur les droits de douane, Donald Trump a également fait des promesses alléchantes pour le secteur de l’intelligence artificielle avec des investissements de“au moins 500 milliards de dollars”. Adepte des baisses d’impôts et de la déréglementation, le président américain pourrait même donner envie à certains “faire sauter les bouchons de champagne”railleries Politique.
-Les milieux économiques pourraient s’inquiéter des conséquences du retour de Donald Trump sur le climat, mais le sujet risque d’être relégué au second plan pendant encore un an, prédit New York Times. Interrogé par le quotidien américain, l’ancien vice-président démocrate Al Gore a promis de « faites de votre mieux » mettre ces questions sur la table, tout en rappelant que la plupart des invités de Davos ont les yeux rivés sur la suite des décisions du président américain, notamment en matière d’IA et de géopolitique.
L’ombre de Trump plane toujours sur le terrain géopolitique
Les conflits internationaux constituent le véritable point noir de la politique trumpiste aux yeux des élites économiques et politiques. Dans un rapport publié avant le début des réunions de Davos, le Forum économique mondial a rappelé que les décideurs sont « inquiet des tensions géopolitiques ». « Presque un quart » des 11 000 chefs d’entreprise interrogés par l’enquête « a placé les conflits armés en tête de liste des dangers sur un horizon de deux ans ».
Un constat partagé par le financier Anthony Scaramucci, interrogé par Politique : « À première vue, Trump est une bonne nouvelle pour les affaires »plus « Si vous me dites qu’il va s’emparer du Groenland, déployer des troupes au Panama ou annexer le Canada, cela crée de l’instabilité ». La politique étrangère de ce nouveau mandat du Républicain aurait pu « conséquences négatives » Aussi “sur les marchés”. Une raison de plus pour motiver le monde économique à suivre attentivement la déclaration du nouveau président américain ce jeudi.
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