Les travailleurs pensaient peut-être que le débat était terminé à l’automne 2024 après quelques jours prospères. Le gouvernement, en quête d’argent frais pour financer l’État providence, vient de le relancer. Dans une interview avec Journal du dimanche du 19 janvier, Catherine Vautrin évoque l’idée d’augmenter le temps passé en activité de sept heures par an, sans que celles-ci soient rémunérées.
« Cette mesure peut, en 2025, générer 2 milliards d’euros de recettes destinées aux dépenses sociales »déclare le ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et de la Famille. “C’est une piste qui est sur la table”a confirmé, dimanche sur France 3, sa collègue chargée des comptes publics, Amélie de Montchalin.
Cette disposition a été introduite le 20 novembre 2024 par les sénateurs des groupes Les Républicains et Union centriste, majoritaires au Palais du Luxembourg, à la suite d’un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Inspirée de la « journée de solidarité » instaurée en 2004, elle avait pour objectif d’augmenter les prélèvements en faveur de la branche autonomie.
“Pas d’opposition de principe”
La mesure en question a toutefois été supprimée du texte, une semaine plus tard, lors des discussions en commission mixte paritaire. De son côté, Michel Barnier, alors Premier ministre, avait émis des réserves sur ce mécanisme, ” complexe “selon lui, à mettre en œuvre et qui nécessitait, à ses yeux, une consultation préalable des acteurs sociaux.
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Aujourd’hui, le ton a un peu changé au sein de l’équipe de François Bayrou. Dans l’entourage de Mmoi Vautrin, nous affirmons que “le gouvernement n’a pas d’opposition de principe” et qu’il «laissera les parlementaires décider». Le PLFSS doit être examiné début février à l’Assemblée nationale dans la version qui a été adoptée au Sénat à l’automne 2024 – avec la mesure sur sept heures supplémentaires non rémunérées. A Matignon, on refuse pour l’instant de dire si le Premier ministre entend défendre cette disposition, expliquant simplement que l’exécutif « respectera le débat parlementaire ».
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