Sur les réseaux sociaux, les vendeurs de « miel aphrodisiaque » entrant illégalement sur le territoire pullulent. Les douanes mettent en garde contre « un quasi doublement de l’activité et une croissance exponentielle en termes de quantités ». Pour le consommateur, le jeu est risqué.
Un petit stick sucré pour une soirée épicée. C’est la promesse de nombreuses marques de « miel aphrodisiaque », ou « miel érectile », vendues clandestinement en France. Des petits sachets de quelques grammes d’un mélange dangereux, de plus en plus présent en France, selon un reportage de la Direction générale des douanes françaises transmis à BFMTV.com, confirmant une information du Figaro.
L’organisation alerte sur des saisies de plus en plus régulières de ce produit dangereux pour la santé. En 2019, 18 saisies de marchandises illégales ont été enregistrées par leurs services, contre 131 en 2023. Et la tendance se poursuit.
« L’année 2024 a marqué un record absolu, tant en termes de trouvailles qu’en termes de quantités saisies. La plus grosse saisie a permis à elle seule d’appréhender 13 tonnes de miel érectile à Marseille », expliquent les services de Bercy.
Les cargaisons proviennent de Malaisie, de Turquie, de Tunisie ou encore de Thaïlande. Dans les boîtes, des dizaines de doses estampillées « miel naturel » ou « miel énergisant », sans préciser la présence d’un ingrédient crucial : le sildénafil, le principe actif… du célèbre Viagra. Un médicament sur ordonnance prescrit pour la dysfonction érectile chez les hommes.
Un produit vendu sur les réseaux sociaux
En quelques minutes seulement, BFMTV.com a pu identifier plusieurs vendeurs de ce produit clandestin sur les réseaux sociaux. Comptes dédiés à ces produits sur Tiktok, Instagram ou Facebook. Certains prétendent même pouvoir « livrer dans toute la France ».
Les allégations sont légion : « booste et stimule la fertilité », « 100 % naturel », « aucun effet secondaire », etc.
Les coûts ? Certains proposent un pot à 30 euros, d’autres proposent une dizaine de sachets à 50 euros. Des produits similaires sont également vendus sur des plateformes de commerce électronique légales et, en théorie, soumises à des contrôles.
-Les douanes constatent également une vente plus formelle de ces produits illégaux, « dans certains magasins de nuit » ou derrière les comptoirs de certains bureaux de tabac, où l’on retrouve déjà du commerce de tabac de contrebande ou la vente plus large de stupéfiants.
Des risques sanitaires « très graves »
Pourquoi ce commerce est-il un si gros problème ? Parce que les consommateurs ignorent la présence de substances médicamenteuses dans ces produits vendus comme naturels.
La molécule, présente dans le Viagra par exemple, n’est pas anodine. C’est un vasodilatateur, c’est-à-dire une substance qui dilate les vaisseaux sanguins et entraîne une diminution de la tension artérielle.
Deux risques se présentent alors : l’utilisation concomitante de miel frelaté avec un autre traitement, et le surdosage. Le premier cas est favorisé par le chevauchement entre les populations utilisatrices de ces produits et celles souffrant de problèmes cardiaques.
“On risque des accidents très graves, voire mortels” s’ils sont pris simultanément, explique le docteur Alain Ducardonnet, cardiologue et consultant santé BFMTV.
Le deuxième risque est le surdosage. “Si on en prend trop, on risque des crises d’épilepsie, des accidents hémorragiques ou des problèmes rénaux”, souligne-t-il.
L’utilisation de ce type de produit est également une aberration. Les médicaments contre la dysfonction érectile sont accessibles sur simple consultation médicale, ce qui permet d’éviter tous les risques liés au traitement.