Ce lundi soir sur BFMTV, le député socialiste de l’Eure Philippe Brun a affirmé que le projet de budget proposé par le gouvernement lors d’une réunion organisée plus tôt dans la journée “va aggraver la crise que nous vivons aujourd’hui”.
Ce lundi après-midi, Philippe Brun a déclaré avoir eu “l’impression d’avoir été témoin d’une mauvaise comédie” et d’avoir “participé à une farce”. Le député PS de l’Eure et vice-président de la commission des finances faisait partie des négociateurs socialistes reçus par les ministres du Travail, de l’Economie et des Comptes publics pour obtenir un accord de non-censure du gouvernement de François Bayrou.
Mais le projet mis sur la table par Catherine Vautrin, Éric Lombard et Amélie de Montchalin n’a pas du tout convaincu Philippe Brun et ses collègues. « Qu’est-ce qui nous a été présenté plus tôt lors de la réunion ? Eh bien, c’est ni plus ni moins que le budget de Michel Barnier mais pire, avec encore moins d’impôts pour les très très riches » et « un certain nombre de crédits qui vont diminuer pour certaines missions essentielles », a-t-il déploré.
« On nous propose un budget qui va aggraver la crise »
“Là, on nous propose un budget qui va aggraver la crise que nous vivons aujourd’hui et ne résoudra pas les difficultés que connaissent les Français”, a-t-il résumé.
S’agissant plus précisément de la réforme des retraites, sujet au cœur des discussions, Philippe Brun affirme que les ministres ont fermé la porte à toute suspension du texte : « Cet après-midi, on nous dit : ‘Non, finalement ce n’est pas le cas.’ Il n’y aura pas de suspension, seulement une grande discussion.
Dans ces conditions, “en l’état, évidemment, puisqu’il n’y a pas d’accord, nous votons la censure” après le discours de politique générale que François Bayrou doit prononcer mardi après-midi à l’Assemblée nationale, a-t-il affirmé.
Désormais, le jeu se joue à Matignon. Le patron du PS Olivier Faure et les chefs des députés et sénateurs socialistes, Boris Vallaud et Patrick Kanner, ont été reçus ce lundi à 18h30 par François Bayrou pour une ultime réunion pour tenter d’obtenir un accord de non-censure.
A l’issue de cette réunion, le secrétaire général du Parti socialiste Pierre Jouvet a indiqué “qu’il n’y a pas d’avancée significative” dans les discussions avec Matignon. « Et même a priori au contraire, au moment où nous parlons”, a précisé celui qui est député européen. « Nous lui avons rappelé nos demandes, ce que nous faisons depuis plusieurs semaines. Il faut retrouver la stabilité dans le pays et construire des compromis”, a-t-il déclaré ce lundi soir sur BFMTV.
“Au moment où je vous parle, les propositions qui sont sur la table ne sont pas acceptables pour le Parti socialiste et nous le regrettons”, a poursuivi Pierre Jouvet.
François Bayrou prononcera ce mardi après-midi son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, au cours duquel il présentera les grandes lignes de sa ligne politique.