Rolland Courbis à Montpellier, deux aventures et tout un roman

Rolland Courbis à Montpellier, deux aventures et tout un roman
Rolland Courbis à Montpellier, deux aventures et tout un roman

Sauveur inattendu, artisan de la rentrée, toujours pompier : « Coach Courbis » a tracé un étrange chemin au MHSC. A son image.

5€ pour 84 pages pleines de surprises

84 pages sur papier glacé, des dizaines de photos inédites, des portraits grand format et des interviews… Outre l’hommage incontournable à découvrir ce mercredi 11 décembre en kiosque, notre numéro spécial vous réserve quelques surprises : l’entretien avec Michel Platini qui raconte son ami Loulou, le vote de nos internautes pour désigner les meilleurs joueurs et entraîneurs de tous les temps, ou encore le look des anciens écrivains de Midi Libre et les dessins de Dadou, le dessinateur incontournable de Hérault, fada du MHSC.

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C’était écrit. Entre Rolland Courbis, un Marseillais au style légendaire, et La Paillade, le club d’un Loulou Nicollin encore plus truculent, le mariage finirait tôt ou tard par être scellé. Le mariage aura été célébré deux fois entre ces deux partis faits pour s’entendre mais aussi pour se séparer. L’histoire d’un va-et-vient un peu prédéterminé et d’un roman qui va comme un gant à Rolland, qui démarre tout seul, “fatigue”la veille de Noël 2015.

Son rebond à Rennes, trois semaines plus tard, mettait alors en lumière un divorce mêlé d’usure mutuelle. A 71 ans, « Coach Courbis » ne se souvient que des belles choses dans un club où il aurait «J’adorais jouer. En travaillant avec des garçons comme Loulou, Michel Mézy, je me sentais chez moi.

“C’est des couilles !”

Rude défenseur des années 70 et 80, déjà filou et prêt à s’inventer un ancêtre grec pour rejoindre l’Olympiakos en 1973, Courbis a longtemps passé du temps autour de Montpellier. Et son président qui lui ressemblait dans un jeu de miroirs pagnolesques. « On se connaissait sans se connaître. Mais nous avions une affection mutuelle. Il m’a fait rire”, sourit-il. “Et j’ai vu que j’avais de la sympathie pour lui.” L’union a peut-être pris forme le 22 août 1998, lors de ce retour des vestiaires du Vélodrome, lorsque Courbis, entraîneur d’un OM mené 4-0, prédisait une rentrée folle à Nicollin et Mézy, managers de face. “C’est des couilles !”répond Loulou, dans son style le plus pur. La suite serait arrivée (5-4 au coup de sifflet final). Mais l’histoire venait juste de commencer, comme un premier chapitre.

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“C’est probablement une coïncidence.”estime l’intéressé. Qui préfère se référer au destin pour évoquer son arrivée, enfin, à Montpellier, dernier de Ligue 2 en avril 2007. Au soir de la 34e journée et d’un revers contre Châteauroux (1-3), le consultant radio RMC croise Michel Mézy à La Mosson. Quelques heures plus tard, le conseiller du président parvient à faire céder Loulou, qui avait limogé Jean-François Domergue dix jours plus tôt. En quatre matches, et malgré une défaite immédiate à Créteil (1-0), la magie opère. Et le National, avec ses dommages collatéraux, est évité.

Sauvetage(s), accession et compactage

« Le plus important pour moi c’est d’avoir vu Loulou le plus heureux possible lors de ce sauvetage. Pour lui, licencier les salariés du club était un cauchemar, dit le technicien. Je pense qu’il a eu un ulcère à l’estomac rien que d’y penser. La chute balayée reste les ressorts atypiques de la méthode Courbis. Vitorino Hilton, son défenseur entre 2013 et 2015, les résumera ainsi : « Il était différent des autres. Déjà dans sa manière de s’entraîner. Il se tenait souvent à l’écart pour regarder les séances ou… passer des appels téléphoniques. On l’entendait parfois faire ses émissions à la radio. Mais il était un motivateur en dehors de ses pairs, se souvient du Brésilien pour L’équipe. Il nous a donné des conférences dont nous sommes toujours sortis plus forts que nos adversaires.

L’accession en Ligue 1, validée dans la nuit endiablée du 29 mai 2009 et une Mosson blindée par 30 000 spectateurs, contient aussi la touche de ce joueur invétéré. Pour une apothéose lors de la dernière journée face à Strasbourg (2-1). « Le gardien (Johann Carasso) qui se cogne le genou, Jourdren qui revient. Puis à deux minutes de la fin, Strasbourg a une occasion. S’il égalise… ».

La jubilation n’y changera rien. Courbis et Montpellier se séparent après ce match. Et avant le sacre 2012 en L1, remporté par son successeur, René Girard. « Je pars en construisant ou en contribuant à construire 80 % de l’équipe championne trois ans plus tard. Mais on ne le saura jamais, si j’étais resté et que je n’avais pas eu de problèmes avec la justice, peut-être que nous n’aurions pas été champions.

Comme s’il manquait une page à ce roman de Paillade, le technicien finira par y revenir, en décembre 2013. “Dès qu’on s’est revu avec Loulou, on a commencé à sourire”souffle Courbis. Sous ses ordres, M’Baye Niang plante sa voiture, mais l’entraîneur évite à nouveau de sortir de la route et maintient le MHSC, honorant ce pacte qu’il affirme avoir passé avec le fondateur du club : qu’il ne retrouve jamais la L2 de son vivant. . Le deuxième départ en 2015 et les contrariétés avaient terni l’idylle, pas les souvenirs qui, chez Courbis, ne sont jamais normaux. «J’ai tendance à être un peu original»il résume. Comme Montpellier, en somme.

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