La nouvelle commune est désormais la deuxième ville la plus peuplée d’Île-de-France. Le projet, annoncé par surprise en 2023 sans consulter la population, a été approuvé par les élus au printemps.
Adieu Pierrefitte-sur-Seine. La commune de Seine-Saint-Denis a disparu ce mercredi 1er janvier en fusionnant avec sa voisine de Saint-Denis pour former une nouvelle commune portant uniquement le nom de cette dernière. Cette fusion, annoncée par surprise en 2023 et votée au printemps dernier, fait de Saint-Denis la deuxième ville la plus peuplée d’Île-de-France, derrière Paris et devant Boulogne-Billancourt.
La nouvelle commune compte officiellement 149 781 habitants, selon les services de la mairie, ce qui lui permet d’obtenir de justesse une dotation réservée aux communes fusionnées totalisant moins de 150 000 habitants. Saint-Denis recevra ainsi 15 euros par habitant pendant trois ans, pour un total d’environ 6,74 millions d’euros. Pour marquer cette fusion, maires et élus de la majorité socialiste ont prévu une cérémonie d’inauguration symbolique mercredi, à un carrefour où les deux panneaux se font toujours face affichant Saint-Denis d’un côté et Pierrefitte-sur-Seine de l’autre. .
L’opposition dénonce une manœuvre politique
Les maires Mathieu Hanotin (Saint-Denis) et Michel Fourcade (Pierrefitte-sur-Seine) ont surpris même des élus mal informés avec leur décision de fusion annoncée en avril 2023. Cette mesure ne figurait pas dans leur programme lors des élections municipales de 2020. Les deux maires socialistes Les maires avaient notamment souligné qu’en devenant plus importante, la ville nouvelle pèserait davantage au niveau national dans plusieurs arbitrages, notamment financiers.
L’opposition, en revanche, voyait dans ce projet de fusion une manœuvre purement politique pour acquérir « un réservoir de voix » socialistes en vue des prochaines élections municipales de mars 2026. Une association, Stop Fusion Pierrefitte Saint-Denis, a été créée et a tenté d’y mettre un terme, sans succès. Ce processus est permis par une loi de 2010 enrichie d’autres textes.
Les principales cibles sont les villages et les petites communautés rurales d’un pays qui compte depuis longtemps plus de 36 000 communautés, avec le risque de voir certaines d’entre elles sans gouvernance faute de candidats aux élections, et parfois au prix d’un service public de mauvaise qualité. . La fusion est votée en conseil municipal puis validée par la préfecture qui vérifie le respect de la procédure. Il n’est pas obligatoire de consulter la population. Le 31 mai 2024, lors de conseils municipaux simultanés, le projet de commune nouvelle de Saint-Denis est voté sans difficulté : 45 voix pour sur 55 à Saint-Denis et 26 pour sur 36 à Pierrefitte.
Le 4 janvier se tiendra à la mairie de Saint-Denis le conseil municipal d’installation, réunissant les 94 conseillers municipaux. Ce n’est qu’aux prochaines élections municipales que le nombre d’élus sera sensiblement réduit, éventuellement autour de 60. D’ici là, Mathieu Hanotin est le maire de la nouvelle commune de Saint-Denis et Michel Fourcade son premier adjoint, tout en restant maire de la commune déléguée de Pierrefitte-sur-Seine.