Heures creuses, à quels moments de la journée ?
Plusieurs millions de clients en France ont opté pour un contrat d’électricité avec un double tarif pointe heures creuses. Selon Enedis, 60 % d’entre eux bénéficient d’heures creuses nocturnes, entre 20 heures et 8 heures, tandis que 40 % disposent également d’un deuxième créneau de deux à trois heures creuses entre 12 heures et 17 heures. Ces heures creuses coïncident avec des phases de faible consommation électrique. Leurs tarifs sont en moyenne 20 % inférieurs à ceux des heures de pointe, facturés en période de forte consommation.
Une réforme en vue dès août 2025
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) préconise une adaptation de ce régime des heures creuses et pleines. Le projet de refonte viserait à généraliser les heures creuses l’après-midi, notamment du printemps à l’été. La CRE constate en effet que certaines tranches horaires creuses actuelles s’avèrent sous-utilisées vers 7/8 heures ou vers 17 heures. Et au final, ces contrats s’avèrent parfois plus coûteux pour les consommateurs que les contrats classiques. La CRE estime qu’au moins 30 % de sa consommation d’électricité doit être réalisée en heures creuses pour rendre ces « contrats attractifs ».
Première raison : limiter la facture d’électricité
Le prix de l’électricité devrait baisser de 14 % pour les particuliers à partir du 1er février 2025. La réforme du régime des heures creuses, dès l’été 2025, devrait également contribuer à contenir la facture, notamment celle des usagers qui peuvent ou pensent contrôler leur ballon d’eau chaude, leurs appareils électroménagers, ou encore recharger leurs véhicules et équipements sur batteries. S’ils utilisent mieux les heures creuses, à consommation égale et avec la flexibilité de pouvoir le faire à différents moments de la journée, ils devraient tirer davantage parti de leur contrat.
Deuxième raison : mieux aligner la consommation sur la production
La refonte vise également à parvenir à une meilleure adéquation entre les niveaux de production et de consommation d’électricité. Le développement des énergies renouvelables s’est par exemple traduit par une nette augmentation du parc solaire installé en France, de 10 GW en 2020 à 21,5 GW en 2024. Ce sont ces installations photovoltaïques qui produisent le plus en journée. Il semble donc opportun de décaler une partie de la consommation pilotable pendant les heures creuses de la journée.
Autre avantage, vu par Yannick Jacquemart, chez RTE, c’est le réseau de transport d’électricité : « En chargeant moins le réseau lors des pointes, il peut accueillir plus de pompes à chaleur, de véhicules électriques et plus rapidement et avec moins d’investissement. procédés industriels décarbonés ». Selon RTE, reporter la recharge des batteries des véhicules réduirait, à 19 heures, la demande en électricité de 5 GW, soit la puissance d’une dizaine de parcs éoliens offshore, comme celui de la baie de Saint-Brieuc.
Troisième raison : limiter les prix négatifs de l’électricité
Dans une note publiée en novembre 2024, la CRE a chiffré le glissement des heures aux prix de l’électricité négatifs lorsque l’offre est surabondante par rapport à la demande. Au premier semestre 2024, elle a enregistré 235 heures à prix négatifs (5,4% du temps), après 147 heures en 2023 et 102 en 2022. L’ouverture de nouvelles heures creuses inciterait les usagers à décaler une partie de leur consommation. , pour rééquilibrer l’offre et la demande et donc limiter ce risque de prix négatifs.
«Lorsque les prix de l’électricité étaient négatifs cet été, près de 6 GW d’énergies renouvelables ont été arrêtées pendant plusieurs heures et cette production a été perdue. Mais au même moment, vers 22 ou 23 heures, 10 GW de consommation ont démarré en heures creuses. Si les chauffe-eau avaient démarré dans l’après-midi, il n’y aurait pas eu de prix négatifs”, illustre Yannick Jacquemart, sur GreenUnivers.
France