François Rebsamen, fidèle à Hollande rallié à Macron, mais surtout à Dijon : Actualités

François Rebsamen, fidèle à Hollande rallié à Macron, mais surtout à Dijon : Actualités
François Rebsamen, fidèle à Hollande rallié à Macron, mais surtout à Dijon : Actualités

Ancien ministre socialiste de François Hollande entré dans la macronie en 2022, François Rebsamen, nommé lundi ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, est avant tout passionné par sa ville natale, Dijon, dont il a été maire pendant 23 ans.

Promoteur d’une gauche sociale et européenne, cet homme de 73 ans, affable mais franc-parler, avoue un « attachement viscéral » à la capitale bourguignonne et devrait conserver son mandat de président de la métropole de Dijon.

Comme le Premier ministre François Bayrou, François Rebsamen défend farouchement l’ancrage local et s’est opposé en 2013 à la loi sur le non-cumul des mandats.

Sous l’ère Hollande, François Rebsamen, ami de l’ancien chef de l’Etat, a apporté à ce dernier un soutien sans faille sur tous les autres sujets, depuis les bancs du Sénat, où il était chef du groupe socialiste, alors majoritaire.

Cette fidélité sera récompensée par le poste de ministre du Travail en 2014. Mais François Rebsamen ne parvient pas à absorber les trois millions de chômeurs et on lui donne le surnom de « ministre du chômage ».

En 2015, il quitte ce poste pour retrouver son fauteuil de maire de Dijon, suite au décès de son premier adjoint, Alain Millot, à qui il avait confié les rênes de la ville.

– « Danger extrême » –

Retiré sur ses terres bourguignonnes, celui que l’on appelle « Rebs » s’est peu impliqué dans la campagne de 2017. Après le premier tour, il a signé une plateforme appelant Emmanuel Macron à voter pour battre Marine Le Pen.

En 2021, il rend son tablier de patron des élus socialistes, accusant le parti de ne plus « parler aux milieux populaires », d’être « sectaire » et de ne plus avoir « de vision ». Il conserve cependant sa carte PS.

Dans la foulée, il soutient Emmanuel Macron, « le plus compétent » des candidats à la présidentielle. Mais celui qui, en 2018 accusait le président de « privilégier les plus riches », reste opposé à la suppression de l’impôt sur la fortune ou à la réforme de l’assurance chômage.

Parallèlement, il crée la Fédération progressiste, un « mouvement gouvernemental de gauche » pour les déçus du PS. Hostile à l’alliance avec les Insoumis, il les qualifie de « problème moral » pour la gauche.

Lors des élections législatives anticipées de juin, François Rebsamen avait appelé au rassemblement au centre, autour des candidats macronistes, face à « l’extrême danger » du RN.

Cela lui vaut d’être cité par François Bayrou parmi les personnalités avec lesquelles un « rassemblement » serait possible.

Dimanche dans un entretien à la Tribune, François Rebsamen a confié qu’il entretenait « une relation de confiance avec le Premier ministre depuis de nombreuses années ».

Pour Arnaud Brennetot, professeur de géographie politique et d’aménagement à l’Université de Rouen-Normandie, le retour d’un ministère de l’Aménagement du territoire « signifie qu’il y a peut-être une volonté d’affirmer un retour d’une politique nationale d’aménagement du territoire.

Selon lui, il est « préjudiciable » d’avoir une politique territoriale nationale qui « ne soit pas intégrée dans une stratégie globale », car cela alimente les « frustrations » et « ne permet pas de tempérer ou de contrer tous les discours qui critiquent l’État ». pour le faire exclusivement pour les métropoles, pour les régions gagnantes, et pour laisser une partie de la dans l’oubli, dans l’abandon.

Né le 25 juin 1951 d’un père ouvrier devenu directeur commercial et d’une mère « bourgeoise » d’origine catalane, François Rebsamen assure que la politique l’a « toujours fasciné ». Après ses premiers pas chez les trotskistes, il rejoint le PS en 1979.

Diplômé en économie et en droit, il est embauché à la préfecture de la Côte-d’Or et entame parallèlement son ascension au sein du PS, où il est numéro 2 de 1997 à 2007, avant d’être élu sénateur en 2008.

En 2001, il arrache à la droite la mairie de Dijon qui y régnait depuis 66 ans. Cet ancien franc-maçon met en pratique sa vision de la sécurité : vidéoprotection, conseils locaux de sécurité, agence anti-discrimination.

Après 23 ans de mandat, il a passé la main en novembre à son premier adjoint « pour faire respirer la démocratie », tout en conservant la tête de la métropole.

Discret sur sa vie privée – il est marié et père d’une fille –, il avait annoncé en 2018 souffrir d’un cancer, « par souci de transparence ».

 
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