Christophe Bruschi, dont le client est condamné mais en liberté, a suscité de vives réactions lors de sa confrontation avec les militants à la sortie du palais de justice, les qualifiant d’« hystériques » et de « tricoteurs ». Un de ses collègues marseillais s’est dit « honteux » de tels propos.
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Christophe Bruschi a quitté le palais de justice le sourire aux lèvres. Si tous les accusés du procès pour viol de Mazan ont été reconnus coupables, son client Joseph Coco, grâce à sa détention provisoire, fait partie des six accusés qui ressortent libres après le verdict prononcé ce jeudi.
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Alors que d’autres collègues ont choisi de faire profil bas en cette journée historique, Me Bruschi joue la provocation pure et simple. Hilarant, il affronte face à face les militantes féministes qui l’interpellent vertement : « Effacé ! ».
Non mécontent de son effet, il en rajoute, diffuse un communiqué aux journalistes et lance : « Mon client a un message pour vous, à tous ces hystériques, à ces gens grossiers, le message est de la merde. Mon client sort libre ! Vous êtes hystériques et tricoteurs.
Christophe Bruschi est particulièrement attaqué par un jeune homme qui lui raconte : “Tu es une honte, tu es une honte pour le monde, pour la France.” L’avocat, sans robe mais en veste verte sur une chemise rose, répond : “Tu veux me frapper aussi?” La violence surgit, la police intervient et l’avocat est exfiltré à l’intérieur du tribunal. Fin de l’incident.
Mais qui est cet avocat qui reconnaît que son intervention était « peut-être un peu pour faire du spectacle, on est dans le sud » ? Christophe Bruschi, contacté en début d’après-midi par France 3 Paca, est inscrit au barreau de Lyon, spécialisé en droit pénal. Il n’a jamais plaidé dans une affaire aussi médiatisée que celle des viols de Mazan. Il est défini comme “un avocat local”. “Mon client m’a choisi, j’avais une affinité avec lui.
« Cela me rappelle les tricoteuses devant la guillotine pendant la Révolution française. Ils attendaient que des têtes tombent.
Maître Christophe Bruschià France 3 Paca
Sur sa provocation du jour, il persiste et signe : « À ce moment-là, je quitte le tribunal, je ne vois pas pourquoi je devrais faire profil bas alors que je suis extrêmement satisfait de la décision du tribunal. Ces femmes sont hystériques. Les provoquer un peu, ce genre de gens, ça ne me dérange pas. J’accepte que les gens ne soient pas d’accord avec moi, mais nous devons le faire de manière non agressive. Je ne parlais pas de toutes les femmes. Mais ils étaient une demi-douzaine. le mien.”
Les réactions d’indignation ont fleuri dans les minutes qui ont suivi, notamment celle de l’avocat marseillais Eric Lanzarone : « Ces propos sont scandaleux. J’espère que le Président sanctionnera. Il s’en prend ouvertement aux féministes. C’est incroyable, c’est inacceptable.
« Là, il défend une cause, celle des antiféministes, et non un client. Il est l’incarnation du machisme. C’est une position médiévale de les appeler tricoteurs. J’ai honte de ces commentaires. Je mesure la distance qui nous sépare de l’égalité entre hommes et femmes », ajoute Me Eric Lanzarone.
“Les avocats n’ont pas bonne presse depuis le début de ce procès, c’est l’apothéose.”
Eric Lanzarone, avocat au barreau de Marseilleà France 3 Paca
« La justice, confrontée à la vérité, marche sur une corde raide. Elle ne peut céder à la passion ou à la violence, car son rôle est d’apaiser et non d’enflammer. Le collègue de Maître Bruschi conclut : «Comme nous le rappelle Camus, la passion déborde toujours la justice.
Article rédigé avec Yasmine Boutoba, journaliste à France 3 Provence Alpes