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Paris. Opéra Garnier. 15-XII-2024. Démonstrations de l’Ecole de Danse de l’Opéra de Paris, mise en scène : Elisabeth Platel. Avec professeurs, pianistes et élèves de l’École de Danse de l’Opéra de Paris.
Comme chaque année en décembre, les élèves de l’École de Danse de l’Opéra de Paris présentent sur la scène du Palais Garnier le fruit de leur premier trimestre de travail. Nous y étions ce 15 décembre matin pour assister aux démonstrations des petites classes et à la présentation des cours complémentaires.
Les manifestations commencent traditionnellement par la classe de garçons de 6e division. Les plus jeunes élèves, sous la houlette de leur professeur, le danseur Etoile Stéphane Bullion et accompagnés de Yuko Tsuchiya, nous proposent un panel d’exercices à la barre avant une série de lâchers, pirouettes et exercices de changement de pied au milieu. Dès leurs plus jeunes années, les élèves sont ainsi formés à la manière de l’école française avec une grande attention portée au travail du bas des jambes et à la propreté du travail comme en témoigne cette série d’exercices. C’est la première fois que ces huit très jeunes garçons montent sur scène : le stress est palpable, les visages sont fermés, concentrés, mais les sourires apparaissent lorsque ces enfants se saluent, visiblement heureux d’avoir réussi leurs démonstrations. .
La classe de filles de 6e division, avec la professeure Laurence Laffon et la pianiste Naoko Mallet, est presque deux fois plus nombreuse que celle des garçons. Plus à l’aise, ils présentent un travail de portés et un adage à la barre avant de passer au milieu avec un exercice de pas de liaisons demandant beaucoup de coordination, puis une série de sissones – un exercice difficile mais très réussi – et une coda . Nous ne recherchons pas le spectaculaire mais une exécution propre, de la musicalité, un travail collectif avec une classe très appliquée et prometteuse.
Vient ensuite le groupe des garçons de 5e division emmené par leur professeur Emmanuel Hoff et le pianiste Philippe Cavagnat. Après la barre composée d’exercices de pirouette et de préparations aux petits tambours, les élèves effectuent plusieurs exercices au milieu avant de terminer par une série de tours dans les airs. Les enchaînements de pas sont plus complexes, les amplitudes de mouvements plus larges et quelques garçons se démarquent déjà par leur manière d’habiter la scène.
Les quatorze filles de 5ème division enchaînent avec un exercice de tapotements et de gros battements à la barre accompagnés au piano par Clément Rataud. Les mouvements sont amples, bien placés et les jambes affichent de très beaux coups de pied. Au milieu, leur professeur, Muriel Hallé, insiste sur la nécessité de respirer et de contrôler les espaces pour danser ensemble. Les exercices de pirouette sont encore en cours de travail mais sont déjà très réussis malgré la pente du plateau et le trac. Les petits exercices de batterie avec les entrechats 3 et 4, préparation au travail sur pointes, dénotent une certaine technique et qualité de mouvement chez ces élèves.
La 4e division garçons de Karl Paquette, avec le pianiste Matthieu Lecoq, débute par un adage demandant beaucoup d’équilibre et de coordination. L’exercice de pirouette est encore hésitant, tout comme les virages dans les airs qui ne sont pas toujours très bien accueillis. Ce sont des exercices difficiles, on voit qu’il y a un pas important franchi avec la 5ème division. Le final, un enchaînement d’étapes techniques très bien exécuté, a rencontré un succès mérité auprès du public.
Les filles de 4ème division présentent tous leurs exercices sur pointes et font déjà preuve d’une grande maîtrise. Les exercices à la barre sont dans la continuité de ceux présentés par la 5e division, mais en plus complexes. Au milieu, les élèves réalisent un exercice d’évasions puis de pics avant une série d’arabesques. Géraldine Wiart encourage gentiment ses élèves à oser, à essayer, quitte à commettre des erreurs. Accompagnées de Valeria Vitaterna, les jeunes filles offrent un très joli final en hommage à Pierre Lacotte.
Après l’entracte vient le - de présenter les cours complémentaires nécessaires à la formation complète du futur danseur.
La 6e division et leur professeur Marie Blaise interprètent une série de courtes danses folkloriques où le travail du regard et de la respiration est essentiel pour bien danser ensemble. Avec le même professeur, les 5e divisions proposent des exercices de danse baroque plaçant au centre le travail des bras et de l’espace. Les jeunes élèves semblent très à l’aise dans ce répertoire et dansent avec autant d’application que d’enthousiasme.
Les filles et garçons de 2ème divisions ont peu de pratique en danse contemporaine et cela se ressent sur scène. Iris Florentiny leur a fait travailler une série de mouvements très dansants aussi bien collectivement qu’en petits groupes. Les élèves, accompagnés de Gaëlle Sadaune qui joue ses propres compositions, sont encore un peu trop sages et toujours maîtres du mouvement, notamment les garçons. Gageons que les autres prestations leur permettront de se sentir plus à l’aise et plus libres sur scène.
Le cours de mime de Yasmine Piletta séduit le public avec des exercices préparatoires aux scènes de pantomime du ballet où l’humour est toujours présent. La joie des enfants de 5ème division présentant les différents exercices, qui ne sont pas si simples car le geste doit être à la fois lisible et exagéré sans ridicule, est évidente.
Jessica Choppe a fait travailler les élèves de 4e division sur une série de danses de personnages après des exercices de barre. « La fierté », « Il faut que ça brille » demande l’enseignante. Les étudiants présentent un travail soigné avec une technique bien assurée. Ils sont encore très concentrés sur l’exécution de leurs mouvements. Les garçons apparaissent plus à l’aise, plus fougueux que les filles qui ont pour l’occasion orné leur chignon d’un joli ruban rouge assorti à leur tunique.
La matinée se termine par le cours d’expression musicale de Scott Alan Prouty, toujours un moment très attendu. Les élèves de 6ème et 5ème division chantent avec une belle justesse et homogénéité tout en mimant et en dansant ce qui donne soudain à l’Opéra Garnier un petit air de Broadway. L’apparente spontanéité des enfants est en réalité le fruit d’un travail préparatoire approfondi et rigoureux qui culmine sur scène. Rejoints par les 4e et 2e divisions, les élèves chantent « Laissez-moi danser » de Dalida en guise de finale et leur joie spontanée d’enfant transparaît derrière les artistes qu’ils sont déjà.
Photographic credits: © Opéra national de Paris
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Paris. Opéra Garnier. 15-XII-2024. Démonstrations de l’Ecole de Danse de l’Opéra de Paris, mise en scène : Elisabeth Platel. Avec professeurs, pianistes et élèves de l’École de Danse de l’Opéra de Paris.