Andrew Harding
Correspondant à Paris, reportage d’Avignon
À la veille du verdict, l’un des accusés – un homme qui a déjà plaidé coupable du viol de Gisèle Pelicot – s’est déchaîné contre un procès collectif « bâclé » et précipité impliquant les 51 accusés.
L’homme, que nous avons convenu de ne pas nommer comme condition de l’entretien, nous a parlé par l’intermédiaire de sa fille qui a également souhaité rester anonyme.
Les deux hommes étaient visiblement proches et tous deux sanglotaient en pensant à une longue nuit d’insomnie suivie de la possibilité d’une peine de douze ans de prison pour le père, ce que réclame l’accusation.
« Il n’y avait pas assez de - (au procès). Pour moi, c’était un travail bâclé. Beaucoup de gens se sont tout de suite décidés», raconte la fille, assise aux côtés de son père dans leur cabinet d’avocat à Avignon.
«Je ne dis pas que c’est une injustice totale. J’avoue que (mon père) devrait peut-être être puni. Il aurait dû se rendre compte (que Gisèle Pelicot n’était pas une participante consentante) et il aurait dû être puni pour cela. Mais c’est quelqu’un qui ne mérite pas du tout la prison. Dix ans, quinze ans de prison, ce n’est pas bien. Ce n’est pas juste », a déclaré la fille.
L’accusé, qui a été filmé en train de pratiquer divers actes sexuels sur le corps inconscient de Gisèle Pelicot, a passé huit mois en prison avant d’être libéré sous caution avant le procès.
Par l’intermédiaire de sa fille, l’homme affirmait, comme l’ont fait de nombreux accusés, qu’il avait été « trompé » par Dominique Pélicot et croyait fermement qu’il se rendait au domicile du couple pour un trio échangiste impliquant un fantasme que la femme – Gisèle Pélicot – dormirait tout le -.
“Ses premiers mots (après son arrestation) ont été ‘ce n’est pas ce que vous pensez, ce n’est pas ce qu’ils vous ont dit, ce n’est pas ça'”, a-t-elle déclaré.
« Mon père ne serait pas (en procès) sans Dominique Pélicot, bien sûr. Il n’y aurait rien de tout cela. Donc, c’est une victime, bien sûr.