l’essentiel
La formation du nouveau gouvernement est en dernière ligne. Alors qu’une liste de ministres potentiels circule depuis mardi soir, le Premier ministre François Bayrou, qui s’est entretenu avec le chef de l’Etat, va une nouvelle fois réunir les partis et les chefs de groupes parlementaires, hors RN et LFI.
Emmanuel Macron devait recevoir hier après-midi à nouveau son Premier ministre François Bayrou à l’Elysée pour avancer sur la composition du gouvernement, avant de quitter Paris jusqu’à dimanche pour se rendre à Bruxelles, Mayotte, Djibouti et l’Ethiopie, a-t-on appris auprès des médias. Président.
Cette source n’a pas été en mesure de dire si cette nouvelle rencontre, après les deux entretiens de mardi, devait déboucher sur l’annonce du gouvernement avant le départ du chef de l’Etat, ou s’il s’agissait d’une étape importante. “Cela avance”, a déclaré un proche d’Emmanuel Macron à l’issue des réunions de mardi.
Dans la matinée, François Bayrou a poursuivi ses consultations avec les forces politiques pour la troisième journée consécutive. Le Premier ministre s’est entretenu avec Nathalie Delattre, présidente du Parti radical et Laurent Hénart, puis avec Éric Ciotti, président du groupe Union des droits pour la République à l’Assemblée nationale.
Il a enchaîné avec deux présidents de groupes parlementaires au Sénat : le macroniste François Patriat (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants) et Maryse Carrère, présidente du groupe du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE).
Bruno Retailleau aimerait rester
L’« architecture start-up » du gouvernement, selon l’expression de Marc Fesneau, proche de M. Bayrou et patron des députés MoDem à l’Assemblée, a ainsi continué à se consolider. Hier matin, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a estimé que les conditions “ne sont pas réunies pour l’instant” pour que LR entre au gouvernement.
“Je ne pourrai rester au gouvernement que si je suis capable de poursuivre la politique que souhaite la majorité des Français, c’est-à-dire restaurer l’autorité, la fermeté, l’ordre public, aussi bien dans la rue qu’à nos frontières”, il a toutefois affirmé sur BFMTV-RMC à propos de son cas personnel, soulignant une approche divergente de celle de Laurent Wauquiez, le chef de file des députés LR.
Une liste de noms et une lettre du Premier ministre
En tout cas, le ministre démissionnaire, en première ligne face à la crise à Mayotte, figurait mardi soir sur une liste de noms du gouvernement Bayrou qui circulait dans les milieux politiques et médiatiques. Matignon a pris soin hier de nier avoir transmis une quelconque liste à Emmanuel Macron.
Sur celui qui circule en tout cas, sans doute comme ballons d’essai, plusieurs noms apparaissent : la LR Catherine Vautrin à l’Éducation nationale, le MoDem Jean-Noël Barrot à la Justice, l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne aux Armées, l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. pour les Affaires étrangères, la députée Renaissance Violette Spillebout pour les Sports, le macroniste Gersois Jean-René Cazeneuve pour le Budget, le président LR d’Aix-Marseille-Provence métropole Martine Vassal pour les Transports.
Dans cette liste figurent deux médias « de gauche » : l’ancien maire PS de Dijon et ancien ministre de François Hollande, François Rebsamen et la présidente PS du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté Marie-Guite Dufay. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a récemment averti que tout membre du PS qui accepterait d’être ministre dans un gouvernement Bayrou serait exclu du parti.
Hier en fin de journée, dans une lettre, François Bayrou a proposé de réunir une nouvelle fois, ce jeudi à 14 heures à Matignon, les présidents des partis et groupes politiques (hors RN et LFI), le président de l’Assemblée et le président du Sénat pour « les éclairer et les entendre sur les orientations que nous devrons suivre » dans le futur gouvernement.