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Compromis de dernière seconde : le Parlement veut supprimer la valeur locative imputée – mais les propriétaires ne devraient pas se réjouir trop tôt
Après sept ans de négociations, le Parlement est toujours parvenu à présenter une proposition majoritaire sur la valeur locative imputée. Le peuple a probablement le dernier mot.
C’est un cadeau de Noël anticipé pour de nombreux propriétaires. Dans les toutes dernières minutes, le Parlement fédéral a accepté de supprimer la valeur locative imputée. Le Conseil des Etats a cédé mercredi matin – et a accepté les conditions du Conseil national.
Cela signifie que la valeur locative imputée devrait désormais être systématiquement supprimée pour les résidences principales et secondaires. Il n’y aura généralement plus de déduction des intérêts de la dette à l’avenir. Le Conseil des Etats a récemment pris position sur ces deux questions. La petite chambre souhaitait que la valeur locative imputée continue d’être facturée pour les résidences secondaires et que 70 pour cent des intérêts de la dette restent déductibles.
Il est pratiquement certain que le Conseil national donnera également son feu vert ce mercredi – le résultat correspond en effet exactement à ses propositions. Mais le projet de loi doit encore survivre au vote final de vendredi – et celui-ci pourrait à nouveau être serré, comme l’a montré le débat au Conseil des Etats.
Après sept ans de traitement, le Parlement a réussi, du moins pour le moment, à élaborer une proposition qui recueille au moins une majorité au sein du Parlement fédéral. Il faudra au moins un référendum avant que la valeur locative imputée soit effectivement abolie. Cela pourrait avoir lieu en septembre.
Les modèles sont liés
Afin de compenser les pertes dans les cantons de montagne à forte proportion de résidences secondaires, les communes ont lancé une initiative. L’objectif est de donner aux cantons particulièrement concernés la possibilité de prélever un impôt foncier sur les propriétés secondaires. La valeur locative imputée ne sera supprimée que si celle-ci obtient la majorité aux urnes. Le Parlement a lié les deux projets de loi.
Ce sera probablement une autre aventure difficile. Puisqu’il s’agit d’un changement constitutionnel, la majorité du corps électoral et les cantons doivent être d’accord. Cependant, lors de la consultation, une large majorité s’est prononcée contre un changement de système.
Dans sa réponse à la consultation, la Conférence des cantons de montagne a demandé que «le système actuel soit respecté». Les échecs sont trop nombreux. Les cantons de montagne estiment «difficile d’imaginer» que ceux-ci puissent être compensés par un nouvel impôt foncier. La conférence comprend Uri, Obwald, Nidwald, Glaris, Appenzell Rhodes-Intérieures, les Grisons, le Tessin et le Valais. Puissance : 6,5 supports. Pour que la majorité soit atteinte, au moins 12 votes de classe sont nécessaires.
Des défauts de paiement de 1,7 milliard de francs
Un examen du dernier vote de dimanche montre que la Suisse romande, en particulier, vote de manière très favorable aux locataires – l’association des locataires recommande un vote non à la proposition. Si seulement Genève, Vaud, Neuchâtel et le Jura disaient non à la taxe foncière, celle-ci pourrait déjà être écartée. Et avec elle la suppression de la valeur locative imputée.
De plus, le modèle, même dans sa forme actuelle, a un prix élevé. Avec un taux d’intérêt hypothécaire de 1,5 pour cent, la perte de revenus pour la Confédération, les cantons et les communes s’élève à 1,67 milliard de francs. Et ce malgré une situation financière par ailleurs tendue au sein du Trésor fédéral. La valeur locative imputée a déjà échoué à deux reprises aux urnes.
Tous les propriétaires ne peuvent donc pas être contents trop tôt. Le cadeau est déjà sous le sapin de Noël, mais sa possibilité de le déballer ne sera décidé que lors d’un des prochains dimanches de vote.