Jusqu’à seize ans d’emprisonnement requis au procès de l’assassinat de Samuel Paty – 16/12/2024 à 18h53

Jusqu’à seize ans d’emprisonnement requis au procès de l’assassinat de Samuel Paty – 16/12/2024 à 18h53
Jusqu’à seize ans d’emprisonnement requis au procès de l’assassinat de Samuel Paty – 16/12/2024 à 18h53
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Une photographie du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty à l’université de la Sorbonne à Paris, le 19 octobre 2024 (AFP / Bertrand GUAY)

Des peines allant jusqu’à 16 ans de réclusion criminelle ont été requises lundi contre les huit personnes jugées à Paris pour leur implication, à des degrés divers, dans l’assassinat du professeur Samuel Paty, le 16 octobre 2020.

La peine la plus élevée a été demandée contre le Russe d’origine tchétchène Azim Epsirkhanov, 23 ans, pour lequel le parquet a demandé d’exclure la complicité d’assassinat terroriste et de retenir l’association de malfaiteurs terroriste.

Cette peine de 16 ans d’emprisonnement doit être assortie d’une période de sûreté des deux tiers, a demandé le parquet national antiterroriste, qui a en revanche demandé au tribunal d’écarter l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) en raison de la situation en Russie, une peine obligatoire pour les étrangers reconnus coupables de terrorisme.

La procureure générale Marine Valentin a requis une peine de 14 ans d’emprisonnement, assortis d’une période de sûreté aux deux tiers, contre Naïm Boudaoud, 22 ans, également jugé pour complicité de meurtre, un délit que le parquet souhaite voir requalifier pour lui également en crime terroriste. association.

MM. Epsirkhanov et Boudaoud « étaient pleinement conscients des convictions djihadistes (d’Anzorov) et lui fournissaient les conditions matérielles pour les mettre en œuvre », avait précédemment souligné le magistrat.

Accusés d’avoir aidé Anzorov à se procurer des armes et, concernant Boudaoud, de l’avoir conduit le 16 octobre 2020 aux abords du collège où Samuel Paty enseignait l’histoire-géographie, les deux jeunes n’ont cessé de clamer leur innocence.

– « Des milliers de mèches numériques » –

Le parquet a requis 12 ans de réclusion criminelle, dont deux tiers de sûreté, contre le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, et 10 ans de réclusion criminelle, dont deux tiers de sûreté, contre le Marocain Brahim Chnina, 52 ans.

Les magistrats ont également requis une peine complémentaire d’exclusion du territoire français (ITF) à l’encontre de M. Chnina, d’origine marocaine.

Les deux hommes, poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste, sont à l’origine de la campagne de haine sur les réseaux sociaux contre Samuel Paty, décapité à la sortie de son collège par Abdoullakh Anzorov, un jeune islamiste tchétchène radical de 18 ans tué peu après. ensuite par la police.

“Personne ne dit que (MM. Sefrioui et Chnina) voulaient la mort de Samuel Paty mais, en allumant des milliers de mèches numériques, ils savaient que l’une d’entre elles conduirait à des violences djihadistes contre le professeur blasphémateur”, affirme Nicolas Braconnay, le autre avocat général.

Brahim Chnina est le père de l’écolière qui a menti en accusant faussement Samuel Paty d’avoir discriminé les élèves musulmans de sa classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il présentait une caricature de Mahomet.

En réalité, l’écolière n’avait pas fréquenté ce cours et le professeur n’avait fait preuve de discrimination envers aucun de ses élèves.

“Ce cours était équilibré et pertinent, dénué de toute volonté de choquer”, a rappelé M. Braconnay, dénonçant “les calomnies” dont a été victime le professeur.

Vétéran du militantisme islamiste, Abdelhakim Sefrioui est le fondateur de l’association pro-Hamas (aujourd’hui dissoute) « Collectif Cheikh-Yassine ».

– « Difficile à comprendre » –

Les avocats des parties civiles n’ont pas caché leur mécontentement après les réquisitions.

“Alors que la pression islamiste ne cesse de s’accentuer sur les réseaux sociaux, notamment à l’école et à l’université, les peines proposées par un parquet spécialisé sont difficiles à comprendre”, a déclaré à l’AFP Thibault de Montbrial, avocat d’une sœur de Samuel Paty, avant d’ajouter : “Heureusement , le tribunal n’est pas tenu de les suivre ».

Francis Spizner, avocat du fils et compagnon du professeur assassiné, a estimé de son côté que « ces réquisitions ne rendent pas justice ».

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Ce croquis judiciaire publié le 4 novembre 2024 montre (de gauche à droite) les accusés Abdelhakim Sefrioui, Louqmane Ingar, Azim Epsirkhanov, Priscilla Mangel, Yusuf Cinar, Brahim Chnina, Nabil Boudaoud et Ismael Gamaev à la cour d’assises spéciale de Paris (AFP/ Benoît PEYRUCQ)

Les membres de la famille de Samuel Paty ont quitté la salle d’audience à la fin des débats, avant que les premiers avocats de la défense ne commencent leurs plaidoiries.

Au début des réquisitions, Nicolas Braconnay avait prévenu que la mise en examen ne « correspondrait probablement pas tout à fait aux attentes » des parties civiles.

Des peines allant d’un an à cinq ans, dont 18 mois avec sursis, ont été requises contre les quatre accusés présentés par le parquet comme membres de la « jihadosphère » tournant autour d’Abdoullakh Anzorov sur les réseaux sociaux, et poursuivis pour association de malfaiteurs terroristes.

Le parquet a demandé une requalification des délits en apologie du terrorisme pour l’un d’entre eux, Yusuf Cinar, et en provocation au terrorisme pour Priscilla Mangel, seule femme impliquée dans cette affaire.

Une peine de cinq ans dont 18 mois avec sursis a été requise contre le jeune Russe d’origine tchétchène Ismaël Gamaev, seul des accusés à avoir reconnu sa culpabilité.

Verdict attendu jeudi ou vendredi.

 
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