Une défaite en 46 matches !
Prenons la dernière phase de qualification disputée par les Diables. La Suède – 25e au classement FIFA au moment du tirage au sort – et l’Autriche (34e) faisaient partie du groupe F, dont seules les deux premières nations se sont qualifiées directement en Allemagne. Deux adversaires à la portée des Diables, alors deuxièmes au classement mondial derrière le Brésil. Avec 22 buts marqués et seulement 4 encaissés, dont trois contre la seule Autriche, la Belgique dominait logiquement son groupe à quelques mois d’un Euro très décevant. Dans le même -, les Bleus de Didier Deschamps affrontaient les Pays-Bas et la Grèce. Un niveau de différence.
Pour les éliminatoires du Qatar, le Pays de Galles (enfin…) était l’adversaire le mieux classé (18e). Depuis le fameux Euro 2016 et notre élimination en quart de finale par ces mêmes Gallois, les Dragons sont très rarement sortis du top 30.
D’ailleurs, c’est encore contre notre bête noire de l’époque que la Belgique a connu son dernier revers en phase de qualification. Le 12 juin 2015, un Pays de Galles d’une autre époque s’offre une victoire à Cardiff qui annonce un cauchemar survenu quelques mois plus tard à Lyon.
Le tirage au sort ne favorise pas les Italiens
L’époque où les Diables pouvaient aborder sans crainte chaque phase de qualification ne remonte pas à bien loin. Mais rares sont ceux où autant de confiance a pu émerger, comme chez les troupes de Roberto Martinez. La génération dorée prenait souvent au sérieux ces phases certes chronophages, mais qui les élevaient au sommet du football international. Les qualifications pour l’Euro 2020 en sont le parfait exemple : dix victoires en autant de matches, 4 buts marqués par match en moyenne. Et si le classement FIFA n’a pas déterminé les chapeaux pour le tirage au sort, il a toujours été un bon indicateur des forces en présence. L’Écosse (38e) et la Russie (48e) constituaient la seule concurrence faible dans ce groupe I.
Dans cette même qualification, les autres groupes ont été plus relevés, même si les deux premiers étaient directement qualifiés pour l’Euro 2020. L’Allemagne et les Pays-Bas (groupe C), par exemple, n’ont laissé aucune chance au groupe. Irlande du Nord. Le groupe D était plus serré entre trois prétendants à la qualification : la Suisse et le Danemark ont finalement obtenu leur ticket devant l’Irlande. Il en a été de même pour l’Espagne et la Suède dans le groupe F.
En 2018, la situation était plutôt simple : pour espérer aller directement en Russie, seule la première place était qualificative. Dans le cas contraire, les barrages pendaient face aux malheureuses équipes classées deuxièmes, avec le risque d’une élimination beaucoup trop tôt. Les Italiens s’en souviennent très bien.
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2018 reste évidemment un excellent souvenir pour les Diables. Inutile de rappeler cette belle épopée au pays de Vladimir Poutine, c’est aussi une phase de qualification bouclée en grande pompe : neuf victoires et un nul (contre la Grèce, 44ème au classement FIFA au moment du tirage au sort en juillet 2015), et une double victoire contre la Bosnie-Herzégovine, 26e nation mondiale. Aucun danger à l’horizon, d’autant qu’au même moment, d’autres rendez-vous, bien plus beaux sur le papier, battaient leur plein aux quatre coins de l’Europe.
La France a dû batailler contre la Suède et les Pays-Bas, le Portugal et la Suisse étaient à égalité avec 27 points sur 30, et l’Espagne a relégué l’Italie en barrages, avec le sort qu’on lui connaît. Enfin, dans un Groupe I plus homogène, l’Islande s’en sort face à la Croatie (future finaliste en Russie), l’Ukraine et la Turquie.
Lorsqu’il s’agit de grandes compétitions, les Diables ont souvent été critiqués pour leur manque d’adversité. Évidemment, rien ne peut être fait concernant le tirage au sort. Souvent heureux pour nous, parfois tragique pour les autres.
L’avantage de cette domination récolte un cercle sans fin : si les Diables tombent face à des adversaires jugés moins forts, ils devraient enchaîner davantage de victoires, et donc se retrouver parmi les têtes de série des prochains éliminatoires. De quoi éviter d’autres grands noms du football européen. Et ainsi de suite!