“Je ressens de la joie face à la chute du régime, mais je crains le chaos et l’avènement d’une dictature islamiste”

“Je ressens de la joie face à la chute du régime, mais je crains le chaos et l’avènement d’une dictature islamiste”
“Je ressens de la joie face à la chute du régime, mais je crains le chaos et l’avènement d’une dictature islamiste”

« Depuis plusieurs jours, nous parlons sans cesse de ces événements. Et nous sommes tous sous le choc. Sous le choc de la chute brutale et surprenante du régime, de sa fin honteuse. Et cela me rend d’autant plus triste. Si le régime se termine ainsi, à quoi servent ces quatorze années de guerres, ces un demi-million de morts, les sanctions internationales, la pauvreté qui touche tout le pays, l’enfer qui s’y déroule ?

Outre le choc et la tristesse, Thomas-Dibo Habbabé évoque aussi l’inquiétude. « Personnellement, je suis content, j’ai de la joie face à la chute de ce régime. Mais en même -, je crains le chaos, le désordre et l’avènement d’un autre type de dictature : une théocratie islamiste.»

Bachar al-Assad, du « boucher de Damas » au dictateur déchu

Les deux faces d’une même médaille

Tout en craignant l’avenir, le prêtre insiste et répète qu’il n’éprouve aucune nostalgie du régime.dictatorial, brutal, criminel, corrompu » qui vient de tomber. Il regrette également qu’une partie des chrétiens syriens ait pu se ranger du côté du régime d’Assad au nom de la défense des minorités. “Je ne leur en veux pas, mais tout le chaos actuel est le résultat de ce régime au pouvoir depuis plus de 50 ans et qui a raté de multiples opportunités d’une transition pacifique du pouvoir. Ce régime a détruit l’humanité des Syriens, l’éducation, la culture de ce peuple simple, accueillant et travailleur. Il porte la responsabilité de ce qui nous arrive.

Thomas-Dibo Habbabé ne fait donc aucune prédiction sur l’avenir et reste inquiet. “Les rebelles qui ont pris le pouvoir sont des islamistes soutenus par la Turquie. Vont-ils installer la charia ? Je ne sais pas. Hier, ils ont autorisé un ami prêtre à célébrer la messe dans un quartier d’Alep, tout en ordonnant aux magasins chrétiens de ne plus vendre d’alcool. Beaucoup d’entre nous se disent que c’est sans aucun doute le Diable qui dirigera la Syrie demain. Mais nous sommes résignés… Le Diable tenait déjà le pays sous le régime d’Assad. Les islamistes et le régime d’Assad sont les deux faces d’une même médaille… »

Abou Mohammed al Joulani, un ancien djihadiste en quête de stature politique

A Bruxelles, l’ambiance est tendue et inquiète au sein de la communauté chrétienne syrienne (Arméniens, Grecs orthodoxes, Maronites, Syriens, etc.). Si elle tente d’organiser des réseaux de solidarité autour des paroisses, le curé témoigne et souligne par écrit, quelques heures après l’entretien, qu’elle est aussi envahie par un grand sentiment de culpabilité face à son incapacité à aider les Syriens qui vivent à “enfer” de leur pays.

Croire sans trop croire

Syrien d’origine, ancien recteur de l’Université de Namur, Naji Habra est marqué par «explosion émotionnelle qui a gagné le peuple syrien. “Cela me semble aller au-delà de ce que l’on pourrait attendre de Syriens plutôt prudents.»il a écrit sur Facebook. “Une sorte de chape de béton s’est levée et la libération de la peur semble réelle… cette fois.

« En fait, on veut y croire, mais on reste très, très prudent »il souligne à Le Libre. “Nous y avons cru en 2011 et c’était alors pire que tout ce que nous avions connu. Nous craignons d’être déçus. Néanmoins, la chute rapide du régime, les messages récurrents des représentants du nouveau pouvoir affirmant vouloir préserver la structure de l’État et de l’armée – contrairement à ce qui s’est passé en Irak ou en Libye –, leur attachement affirmé au pluralisme confessionnel fondateur de la Syrie en témoignent. à une volonté de conciliation générale.

Quel avenir pour les forces kurdes en Syrie ?

Entre musulmans sunnites, chiites, chrétiens et orthodoxes, druzes, kurdes… le peuple syrien et sa diaspora sont très variés. Chacune de ces communautés observe, espère ou craint à sa manière ce qui se passe. Cependant, ils partagent tous les mêmes questions.

Avec tout ce qu’a vécu la Syrie, les Syriens restent extrêmement prudents, forts de l’idée que «C’est trop beau pour être vrai.conclusion j’ai entendu Habra. “Les nouveaux arrivants pourront-ils et pourront-ils assurer la sécurité face au risque de désordre généralisé ? Les nouveaux dirigeants surmonteront-ils la tentation extrémiste d’établir un régime islamiste ? Un régime qui ne reflétera pas la société syrienne plurielle ? Seul le - nous le dira.

 
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