« Mon premier souvenir, celui du premier bébé panda, est incroyablement frais. J’ai vu ce tout petit être, qui avait le poids d’un flocon de neige et qui avait un cri presque humain.
Et puis ce fut une double dose de bonheur et d’émerveillement avec l’arrivée de deux autres pandas ! » lance Éric Domb, président fondateur de Pairi Daiza avec un tremblement dans la voix. Le moment fatidique de leur départ est arrivé. C’est une tristesse que je ne peux cacher mais j’ai aussi le sentiment du devoir accompli.
Nous avons fait tout notre possible pour avoir ces bébés, sachant qu’une maman panda n’est fertile que deux à trois jours par an !
Nous avons pu les porter presque jusqu’à l’âge adulte… »
Répétition générale la semaine dernière
Pour les invités, pour les visiteurs présents dès la première heure mais aussi pour les médias, la question était de savoir dans quelle mesure ces trois grosses peluches noires et blanches seraient visibles après leur quarantaine.
Tout le monde sait désormais à quel point la rencontre valait le déplacement.
Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées dès l’aube sur la place d’entrée et dans la longue Galerie des Mondes, formant une haie d’honneur agitant les drapeaux de la Belgique et de la Chine comme son ambassadeur auprès de nous, Fei Shengchao, a pu l’apprécier de ses propres yeux.
Deux véhicules ont traversé doucement cette masse impressionnante pour arriver ensuite aux deux camions de transport chargés de les emmener à Zaventem sous bonne escorte policière.
Celui qui avait peut-être la mission la plus délicate était certainement Fabian Muylle : à lui de charger les trois caisses métalliques dans les poids lourds avec dextérité et sang-froid.
« Je fais partie du service logistique du parc. Même si nous y sommes habitués, il y a encore eu beaucoup de préparation. On a notamment eu une répétition la semaine dernière, en chargeant des caisses vides.
Aucune crainte pour la fréquentation future
Plusieurs personnalités ont fait le déplacement dont Marc Coucke, copropriétaire du lieu avec Éric Domb. L’occasion de poser les pieds sur terre avec une question gentiment taquine : ce départ affectera-t-il la fréquentation du parc et donc ses finances ?
« Nous sommes tristes que les pandas partent mais toujours fiers d’avoir pu y parvenir. Mais je ne pense pas que cela fera une différence. Pairi Daiza existe depuis trente ans, cette année, et les visiteurs sont de plus en plus nombreux chaque année car nous avons ici 7 500 animaux.
C’est presque un voyage autour du monde qui vous est promis lorsque vous venez chez nous, avec des nouveautés chaque année.
C’est un véritable honneur de pouvoir le faire avec Éric Domb et on va continuer. Nous ferons bien sûr de notre mieux pour continuer à prendre soin des parents pandas ! »
Au point de les inciter à nous proposer un nouveau périmètre ? On croise les doigts !
« Un « Au revoir » à nos favoris ! »
Les familles mais aussi les premiers fans ont fait le déplacement, se levant tôt pour vivre ce départ hors du commun.
Carine, une des marraines pandas, venait de Jambes et Gisèle de Bruxelles.
Ils n’auraient manqué ce rendez-vous pour rien au monde.
« On ne se connaît pas mais nous sommes venus dire « Au revoir » à nos favoris ! […] C’est marrant de les voir partir, on s’est approché d’eux, on s’est amusé avec leurs petites bêtises […] Aller les voir était la première chose que je faisais à chaque arrivée et à chaque départ ! […] Je les ai regardés pendant des heures et aujourd’hui ils partent pour de nouvelles aventures !
Nous rencontrons également Céline, venue en voisine de Beloeil : « J’ai déménagé exprès pour me rapprocher du parc. Je viens quatre fois par semaine ! C’est extraordinaire ce qui se passe : la Chine nous a envoyé deux pandas et nous en renvoyons trois aujourd’hui ! Mais ce n’est pas le cas. « Ce n’est pas qu’un prêt, c’est une histoire d’amour et ça crée du lien… »