LL’hymne de la Coupe des Champions s’apprête à résonner à Chaban-Delmas. L’année dernière, Yannick Bru avait avoué ressentir des frissons en écoutant ces quelques notes. Il faut dire que cette compétition a une saveur particulière pour le manager de l’Union Bordeaux-Bègles qui l’a remportée deux fois en tant que joueur (2003, 2005) et une fois en tant qu’entraîneur (2010) avec le Stade toulousain. A ses yeux, « c’est la meilleure compétition de rugby interclubs au monde ». Si le bilan de l’UBB est encore vierge, le club girondin connaît la musique de la scène européenne puisqu’il lancera sa septième campagne face à Leicester ce dimanche (14 heures). « J’ai plutôt un bon souvenir, c’est une compétition qui nous tient à cœur », confie l’international français Matthieu Jalibert.
« Nous n’avons pas le luxe de pouvoir choisir. Nous devons donc jouer à fond dans les deux compétitions. »
Ces quatre dernières années, Bordeaux-Bègles a été invité à trois reprises en phase finale : une demie à Toulouse (2021), une 8e contre La Rochelle (2022) et un quart contre les Harlequins (2024). Après un parcours quasi parfait la saison dernière, marqué par des prestations XXL au Connacht ou face aux Saracens, les hommes de Yannick Bru ont vu la porte du dernier carré se fermer pour un point face à Quins (41-42). Les Bordelais ont tiré les leçons de cet échec. « On sait que dès qu’on ralentit un peu sur des petits détails ou qu’on n’est pas assez exigeant envers soi-même, on tombe à l’eau », explique Matthieu Jalibert. Nous nous sommes peut-être aussi considérés comme trop beaux. Nous connaissons désormais les exigences de cette compétition. »
Nouveau statut à assumer
De par l’expérience acquise et la qualité de son effectif, emmené par ses internationaux français, l’UBB est citée cette année comme l’un des favoris pour le titre de Champions Cup. « C’est flatteur », sourit Christophe Laussucq, l’entraîneur en charge de la défense. C’est un tout nouveau club qui n’a aucun palmarès. Être parmi les favoris est donc une belle preuve de progrès et de reconnaissance.
Faut-il jouer sur les deux tableaux ? En Gironde, la question ne se pose pas vraiment. «Je ne l’ai jamais caché. Si j’avais le choix, je choisirais Brennus sans hésitation et je crois qu’une grande majorité de nos partisans le feraient également, déclare le président Laurent Marti. Mais nous n’avons pas le luxe de pouvoir choisir. Il faut donc jouer dur les deux compétitions car l’objectif est de gagner des titres. « . Matthieu Jalibert ne dit rien d’autre : « On ne cracherait sur aucun titre. La Coupe d’Europe est un trophée tout aussi beau et prestigieux. Au sein du collectif UBB, les recrues Joey Carbery (vainqueur en 2018 avec Leinster), Jonny Gray (en 2020 avec Exeter) et Arthur Retière (en 2022 avec La Rochelle) peuvent en témoigner.
« On a vite vu que c’était une compétition qui nous convenait car l’ADN de l’UBB a toujours été tourné vers l’attaque »
La Champions Cup semble à première vue le chemin le plus court pour remporter un premier titre. « En nombre de matches, peut-être, mais le chemin est très compliqué », rappelle Christophe Laussucq, en raison d’une formule qui laissera très peu de marge contre Leicester, en Ulster (14 décembre), à Exeter (11 janvier) et contre les Sharks. (19 janvier). « Les équipes qui terminent aux deux premières places ont une chance d’atteindre la finale. Il faut laisser très peu de points en cours de route. On sait que pour aller au bout, il faut presque être parfait. Le Top 14 est plus long mais permet beaucoup plus d’erreurs.
“Faire mieux”
Quoi qu’il en soit, l’UBB s’est toujours sentie plutôt à l’aise dans cette compétition. « En Challenge Européen, nous avons eu d’énormes difficultés pour nos débuts en Top 14, se souvient Laurent Marti. Mais paradoxalement, lorsque nous sommes passés en Champions Cup, à une époque où nous étions plutôt une équipe de milieu de tableau, nous avons parfois réalisé des performances surprenantes et parfois nous avons même manqué la qualification pour rien du tout. On a vite vu que c’était une compétition qui nous convenait. Parce que l’ADN de l’UBB a toujours été axé sur l’attaque.»
Affichant leurs ambitions et porteurs d’un nouveau statut sur la scène continentale, les Bordelais ne doivent pas rater leur entrée en Champions Cup ce dimanche, face à Leicester. « Nous sommes conscients que le niveau que nous avons montré ces dernières semaines n’est pas suffisant pour cette compétition », note Christophe Laussucq. “Nous espérons être plus efficaces, nous savons que nous sommes capables de faire mieux.”