La Cour constitutionnelle roumaine a annulé vendredi l’élection présidentielle à deux jours du second tour. Un dernier rebondissement dans un processus chaotique troublé par des soupçons d’ingérence russe en faveur du candidat d’extrême droite.
Publié le 12/07/2024 08:48
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Tournure dramatique en Roumanie. La Cour constitutionnelle a annulé vendredi 6 décembre l’élection présidentielle dont le second tour devait avoir lieu dimanche. En cause, des soupçons d’ingérence russe dans la campagne. Une ingérence qui aurait profité au candidat populiste, Calin Georgescu, sorti vainqueur dès le premier tour et dont la campagne a été étonnamment bien relayée sur les réseaux sociaux. Face à ces doutes sur la régularité du vote, la Cour constitutionnelle a donc décidé d’invalider le vote.
Anti-vaccin, pro-russe, admirateur de Donald Trump et de Vladimir Poutine, Calin Georgescu a pris tout le monde de court. En tête du premier tour, 23 % des voix, quand les sondages lui donnaient moins de 5 % des voix il y a quelques semaines. Pas de campagne de terrain, pas de tracts ni de meetings électoraux, Calin Georgescu n’a utilisé que les réseaux sociaux. Dès le début, Doro, 58 ans, savait que quelque chose n’allait pas : « Georgescu est sorti de nulle part, fabriqué. C’était une manipulation. Pour quiconque avait un minimum de bon sens, il était évident que ce type n’était rien d’autre qu’un charlatan. Des soupçons sont apparus dès le début.
“Cette élection aurait dû être annulée plus tôt, cela aurait été plus raisonnable.”
Doro, 58 anssur franceinfo
Oana, 29 ans, sur la place de l’Université, au centre de Bucarest, est soulagée par l’annulation du vote. Le profil du candidat populiste l’inquiétait. “C’est le bon choix, Estimations d’Oana. La preuve de l’illégalité est là, cela ne fait aucun doute. J’avais peur que la démocratie ne meure et que tous ceux qui luttaient depuis 35 ans pour faire de la Roumanie un pays démocratique l’avaient fait en vain.»
Samedi soir, Calin Georgescu a réagi à l’annulation du vote dans un message vidéo, comme il le fait habituellement. Le candidat populiste a dénoncé un coup d’État : « L’État roumain a piétiné la démocratie. Le système corrompu de Roumanie a conclu un pacte avec le diable.» Elena Lasconi, l’autre qualifiée au second tour, confiante dans ses chances de l’emporter, a condamné une décision qui bafoue la démocratie et conduit le pays à l’anarchie.