En direct à Réunion la 1ère, la députée de la 2e circonscription Karine Lebon a appelé hier soir le président de la République à « revenir à la raison » en nommant un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire.
“J’attends qu’Emmanuel Macron prenne ses responsabilités.” Interviewée en direct de Paris jeudi 5 décembre lors du JT Réunion La 1ère, la députée de la 2e circonscription a fait part de ses attentes à l’égard du président de la République au lendemain de la censure du gouvernement Barnier, et quelques heures avant son discours au président de la République. Français.
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Intervention en direct de Karine Lebon
“J’attends de lui qu’il réponde à l’urgence du moment, car notre pays traverse une crise institutionnelle et une crise politique assez inédite”declared Karine Lebon. « Nous avons besoin d’hommes d’État qui font passer l’intérêt du pays avant leur intérêt personnel. Et c’est ce que j’attends de ce discours de ce soir, même si j’avoue que j’ai très peu « d’espoir ».
Interrogée sur le choix du nouveau Premier ministre, elle a, sans surprise, milité pour une personnalité issue du Nouveau Front populaire. « Nous souhaitons qu’Emmanuel Macron reprenne ses esprits et nomme, comme c’est l’usage, un Premier ministre issu des rangs du PFN puisque c’est la première force politique, arrivée en tête aux dernières élections législatives » a rappelé le parlementaire du groupe de la Gauche démocratique et républicaine (RDA).
« S’il a procédé à une dissolution, c’est pour clarifier le paysage politique. La clarification a eu lieu et il doit donc nommer quelqu’un issu des rangs du PFN » insiste-t-elle, croyant que “le plus tôt sera le mieux.”
Et qui succédera à Michel Barnier ? “On avait arrêté Lucie Castets au sein du NFP, avant que le nom d’Huguette Bello circulait” se souvient-elle encore, tout en regrettant que « parmi les hypothèses envisagées par les journalistes, il n’y a que des hommes, et il reste très peu de place pour la diversité et pour les femmes de ce pays qui sont prêtes à assumer le rôle de Premier ministre et qui le feraient avec beaucoup de cœur et d’esprit de compréhension et accord sur l’unité nationale.
Karine Lebon doute cependant que les concertations éventuellement menées par le président de la République soient d’une grande utilité. « Il faut consulter, mais Emmanuel Macron nous a aussi habitué à quelque chose, c’est qu’il consulte et, finalement, il fait comme bon lui semble. Alors s’il s’agit de consulter les gens pour finalement ne rien faire d’autre que sa tête, autant ne pas perdre notre - et faire de fausses promesses. » elle a décidé.
« Si en revanche la concertation débouche sur une prise de conscience et une volonté de co-construire la société de demain, dans ce cas, évidemment, nous disons oui et nous souhaitons être associés »nuance toutefois le député réunionnais.
Karine Lebon ne souhaite toutefois pas appeler directement à la démission du Président.
« Lorsque le général De Gaulle a démissionné, personne ne lui a demandé de le faire. Il a pris lui-même ses responsabilités. »conclut-elle.« Ce n’est donc pas à moi d’appeler à la démission d’Emmanuel Macron, mais j’espère que lui-même se rendra compte que la situation politique actuelle l’oblige peut-être à prendre ses responsabilités en ce sens. »