Pourriez-vous vous présenter brièvement ?
Léa : Je m’appelle Léa, j’ai 31 ans. Et puis, je suis artiste de cirque depuis pas très longtemps. Je suis autodidacte, quand j’étais enfant j’ai fait de la gymnastique et du théâtre. J’adorais les arts du cirque, mais je n’avais jamais eu l’occasion d’en faire auparavant. Et puis, j’ai étudié, j’ai fait un master en communication, en sciences politiques, etc. Et puis en fait, le cirque m’a rattrapé, d’abord comme passion. Et d’ailleurs, comme je le faisais de plus en plus en amateur, j’ai réussi à intégrer une programmation du Cirque du Soleil. Depuis trois ans, j’essaie d’en vivre, de partager et de rassembler tout ce qui me passionne, à savoir l’écriture, le théâtre, la poésie, la direction artistique, etc., dans mes numéros de suspension capillaire.
Vous rêviez des arts du cirque quand vous étiez petite ?
Léa : Quand j’étais petite, ma mère travaillait dans une scène nationale à La Rochelle. Et puis, j’ai vu mon premier spectacle de cirque contemporain Les 7 doigts de la main quand j’avais peut-être 11-12 ans. Et puis en fait, je suis entré dans un frigo sur scène et j’ai vu des jeunes adultes faire des acrobaties et du théâtre de haut niveau sur scène, c’est à partir de ce moment-là qu’on m’a dit que c’était exactement ce que je voulais faire. Parfois dans la vie, c’est un peu difficile d’arriver à avancer déjà vers ses rêves car il y a beaucoup d’obstacles, mais c’est là que j’ai su que la graine était plantée et que j’avais envie de le faire. Après, c’était plutôt une question d’être bon à l’école, et puis c’est dur d’être artiste, on a dépassé l’âge, etc.
Votre famille vous a-t-elle dissuadé de poursuivre le cirque ?
Cela n’a jamais été formulé dans ce sens, car on m’a toujours encouragé à faire ce que j’avais envie de faire, mais j’ai surtout été mis en garde contre le monde artistique et la création de peurs. Et je pense qu’après, j’étais responsable d’avoir interprété des choses comme ça, et il m’a fallu du courage pour déconstruire tout ça et arriver à aller vers ce dont je rêvais vraiment, en oubliant en faisant ce que j’allais vivre comme ne pas en avoir. de l’argent ou même de l’insécurité. Mais je suis content et c’est le plus important.
Comment avez-vous débuté avec la suspension capillaire ?
C’est une des disciplines qui permet de vraiment pouvoir jouer au théâtre, car on a les pieds et les mains libres. Et puis nous volons, et je pense que c’est le rêve de toutes les petites filles, voler (rires). Alors voilà, il y a quelque chose de ça. Et puis j’ai toujours eu un grand lien, je ne sais pourquoi, avec la tradition et les arts traditionnels et puis la suspension de cheveux qui est une technique traditionnelle du cirque, où il y a un secret derrière. A savoir la manière dont on fait le nœud, qui nous donne accès à ce savoir. Il y a 45 minutes de préparation. Cela m’a vraiment fasciné de comprendre l’histoire qui se cache derrière, qui l’a créé. Et puis, en fait, j’ai trouvé ça extraordinaire. C’est une discipline qu’il fallait juste dépoussiérer.
Comment gérez-vous les douleurs à la tête ?
Comme tout, la douleur est quelque chose que l’on déconstruit lorsqu’on la comprend. Et puis, il y a une part énorme, il y a aussi 80 %, du mental. C’est comme mettre un appareil dentaire, ça fait extrêmement mal mais on comprend pourquoi ça fait mal. Et ainsi, vous acceptez et même vous familiarisez avec cette douleur. La suspension capillaire, c’est apprendre à déconstruire les peurs de tomber, de se blesser, de se déchirer la peau, tout ça. Et au fur et à mesure que le coup progresse, la douleur externe diminue et cela reste une douleur résiduelle. Donc c’est vraiment comme une douleur si quelqu’un vous pince sans vous prévenir ou des choses comme ça, ça va être une douleur qui change tous les jours, aussi selon que vous avez vos règles, etc. Mais je dirais qu’il y en a 4-5 minutes pour pouvoir passer un cap, et que j’arrive à le passer avec des techniques de respiration, de mentalisation, de distraction, et puis ça se passe bien.
C’est M6 qui est venu vous chercher pour La France a un incroyable talent ?
Je n’étais pas du tout tenté par l’aventure télé et j’étais plutôt contre. En fait, ce que j’aime dans le monde du cirque, c’est qu’on joue dans quelque chose de plus contemporain disons, et puis on écrit vraiment de la poésie avec son corps, et puis ça demande du travail. -. Il n’est pas nécessaire de se taire devant le téléviseur, ce que l’on voit souvent, c’est de la technique pour la technique. Le public attend cette grosse technique et applaudit car c’est impressionnant. Et donc, quand on veut faire du cirque, on raconte des histoires et ça prend un peu de -, donc trois minutes pour créer un numéro, c’est très, très, très court pour pouvoir recréer quelque chose. C’est vraiment un défi. Et puis je me suis dit, si ça te fait peur, c’est qu’il y a quelque chose à travailler.
Aviez-vous des objectifs avant la série ?
Quand j’ai décidé d’y aller, j’ai écrit quatre numéros qui racontent quatre moments de notre vie par rapport à une discipline, un art, ou une rencontre, etc. Et puis, en fait, je vais aussi prendre un peu de recul car je suis très existentielle, et minimaliste pour pouvoir prendre soin de moi à côté et nourrir mes autres passions. En fait, j’étais inspiré pour ces quatre numéros et je n’avais pas vraiment d’objectif, mais je me suis dit que c’était une bonne occasion d’expérimenter aussi des choses qui me tiennent à cœur, à savoir faire de la danse artistique, de la mise en scène et donc avoir les moyens mis en place avec la déco, les lumières, etc.
Rendez-vous ce soir à partir de 21h10 sur M6 pour découvrir la suite de l’aventure de Léa dans La France a un incroyable talent.