En seulement deux matchs, c’était une évidence. Au-delà des résultats bruts (victoires au Panathinaïkos et à Bourg-en-Bresse), le match de l’AS Monaco a surpris la semaine dernière. Parfois trop individualiste, voire caricaturale, auparavant, la Roca Team semblait transfigurée dans le jeu avec 53 passes décisives en l’espace de 48 heures. La patte de Spanoulis, déjà ?! « Ces deux premières rencontres représentent parfaitement l’identité que nous je le souhaite», glisse le technicien grec. « Le basket est un sport d’équipe, on ne peut pas jouer seul. La façon dont nous avons partagé le ballon dans les deux matchs était incroyable ! »
Le record de passes décisives du club en EuroLeague lors du premier match !
Alors, électrochoc éphémère ou changement durable ? Connaissant l’ASM, on se gardera bien d’émettre une quelconque hypothèse, même si la métamorphose est pour l’instant remarquable. “Spanoulis ne se soucie pas de savoir qui marque, du moment que nous gagnons”assure le capitaine Donatas Motiejunas. « Il n’arrête pas de nous répéter de partager et de faire circuler le ballon, de ne pas compter nos points, que nos statistiques individuelles n’existent plus, que ce n’est pas elles qui nous feront avancer, au contraire notre cohésion d’équipe, notre envie de gagner et un véritable jeu collectif. Il y a effectivement une nouvelle mentalité. Pour l’instant, je trouve que l’équipe est réceptive à son message. Cela ne va pas révolutionner notre équipe en quelques jours, mais au moins nous sommes sur la bonne voie. »
Certains chiffres ne mentent pas… Ainsi, dès le match inaugural de l’ère Spanoulis au Panathinaikos, l’AS Monaco a battu son record historique de passes décisives en EuroLeague (26) ! Ce n’est pas un hasard si cela a été suivi du 27 dimanche à Bourg-en-Bresse. “Mike James made 10 passes at Pana, Élie Okobo made 10 at Bourg”énumère V-Span. « Nous sommes une équipe qui ne regarde pas les statistiques individuelles : l’important, c’est la façon dont nous jouons ! Il existe de nombreuses façons de contribuer au jeu et s’ils continuent à être aussi altruistes, leur carrière en bénéficiera. Ils doivent comprendre que la préoccupation première doit être de contribuer aux victoires. A mes yeux, ce n’est pas important de savoir qui marque, mais il est important de savoir qui prend la bonne décision et le bon tir. »
«On va pouvoir atteindre un très haut niveau»
Dans l’intimité des vestiaires, à Ékinox, Vassilis Spanoulis a cependant orienté son discours vers un autre défaut monégasque : la défense. Après avoir encaissé 88 points à Athènes, la Roca Team en a concédé 94 à Bourg-en-Bresse. C’en est trop pour de si hautes ambitions. “Nous avons beaucoup de talent en attaque et si nous pouvons devenir aussi efficaces de l’autre côté du terrain, nous pourrons atteindre un très haut niveau”promet le triple vainqueur de l’EuroLeague, optimiste pour la suite de l’aventure. « Notre première priorité doit être de devenir une famille, de créer un véritable esprit d’équipe. Ce n’est pas facile pour les joueurs d’adhérer aussi vite à ma philosophie mais le fait qu’ils réussissent démontre toutes leurs qualités et leur QI basket. » Pour confirmation ce mercredi soir face à l’Olympiakos, le club qui a fait de Spanoulis une légende absolue ?