Les Sud-Coréens sont descendus dans la rue mercredi, en colère contre le président Yoon Suk Yeol. Il faut reconnaître que son coup d’Etat avorté mardi pour tenter d’imposer la première loi martiale au pays depuis 1980 a choqué les citoyens de cette jeune démocratie.
Si le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, le chef de cabinet et plusieurs conseillers du président ont démissionné mercredi, Yoon Suk Yeol tient bon. Mais son entêtement pourrait s’avérer inutile ; en effet, les députés de l’opposition sud-coréenne ont déposé une requête en impeachment contre lui. Pour être adoptée, cette motion a besoin du soutien des deux tiers du Parlement, ainsi que de celui de six juges constitutionnels. Selon l’agence de presse Yonhapil pourrait être mis aux voix dès vendredi.
Selon le texte de la requête déposée par six partis d’opposition, le président Yoon violé gravement et largement la constitution
pouréviter les poursuites pénales
en imposant la loi martiale (abrogée peu après sur injonction parlementaire) et en plaçant les institutions sous le contrôle de l’armée.
Si cette motion est adoptée, Yoon sera suspendu de ses fonctions en attendant la confirmation de la Cour constitutionnelle, qui aura 180 jours pour statuer. Le Premier ministre Han Duck-soo assurera alors la présidence par intérim. En cas de destitution, une élection présidentielle doit avoir lieu dans un délai de 60 jours.
Par ailleurs, le Parti démocrate, la principale force d’opposition, a annoncé qu’il porterait plainte contre Yoon, ses ministres de l’Intérieur et de la Défense et d’autres hauts responsables pour rébellion
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