Éditorial. La face au vertige de la décadence

Éditorial. La face au vertige de la décadence
Éditorial. La France face au vertige de la décadence

L‘année devait se terminer sur un moment de fierté collective avec la réouverture de Notre-Dame de Paris, sauvée de l’effondrement et restaurée en cinq ans. Elle finit par avoir des vertiges. Cette fois, c’est la politique française qui s’embrase : trois mois après sa nomination, le pompier Michel Barnier est à court d’expédients pour éviter que l’incendie n’emporte son gouvernement, ce qui serait un moindre mal, mais la crédibilité du pays. lui-même.

Que ce soit auprès des Français, dégoûtés des jeux politiques qui ont oublié le sens de l’intérêt général, ou auprès des investisseurs internationaux, qui s’apprêtent à dégrader la note de la comme la Grèce en 2010 lors de la crise de l’euro, le crédit du pays n’a jamais semblé aussi abîmé depuis des lustres. Sans budget, sans idées, sans envie de trouver des compromis pourtant inévitables, il se consume lentement, fasciné par sa propre impuissance.

Inutile de rappeler le souvenir de la motion de censure de 1962, lorsque le Parlement, furieux du projet de Gaull d’élire le Président au suffrage universel, se dressa, faisant tomber le gouvernement Pompidou. Car, au sommet de l’État, Charles de Gaulle avait la légitimité et la force de conviction pour convaincre les Français de réformer les institutions. Six décennies plus tard, tout le monde estime que le système Ve La République est prise mais le lointain successeur du général, plombé par une dissolution hasardeuse, est devenu simple spectateur de la déroute.

Notre-Dame, sauvée de l’incendie, est restaurée. Mais cette fois, c’est la politique française qui s’enflamme

Ne préjugeons pas de la réaction d’Emmanuel Macron et n’enterrons pas Michel Barnier avant l’heure. Mais convenons que la spirale actuelle vient de loin. Accéléré par le saut sans filet lors de la dissolution du mois de juin, il a entraîné la France dans le piège. Pivot de notre système politique, le Président semble aussi fragile que la clé de voûte des arcs gothiques de Notre-Dame sous le feu des charpentes.

Et il n’est pas rassurant de penser que dans le cas extrême d’une démission du chef de l’Etat, celui qui rêve de le remplacer et qui fait tout pour pousser le chef du gouvernement vers la sortie par l’accumulation de ses revendications – on a nommée Marine Le Pen – est menacée d’inéligibilité pour avoir détourné des millions d’euros d’argent public au profit de son parti.

L’impossible n’est pas français, dit-on parfois. Pour l’instant, on parle du pire, d’où cette sensation de vertige et de décadence. Alors, s’il vous plaît, arrêtez le feu !

 
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